Télévision
 

Rédaction
11 octobre 2008

Les programmes télévisés lancés lors des trois derniers mois dans le monde veulent "montrer les gens comme ils sont", pour attirer des téléspectateurs, et surtout les jeunes, accoutumés à la crudité des vidéos sur internet, selon l'enquête NOTA réalisée par Médiamétrie et l'IMCA. "La télévision est descendue de son piédestal, elle montre les gens comme ils sont, sans filtre", a déclaré Pascal Josèphe, président du cabinet d'études IMCA, lors d'une conférence de presse. "Il y a une accoutumance du grand public au web et à sa crudité", sans oublier "l'influence de la télé-réalité", qui a irrigué presque tous les genres de programmes, a-t-il ajouté. "Le principal objectif des chaînes est de récupérer les jeunes qui vont sur internet: elles adaptent donc les codes classiques de l'internet", a renchéri Sheily Lemon, de l'IMCA. Pour cette étude, Médiamétrie et l'IMCA ont passé au crible quelque 500 nouveautés lancées depuis le 1er juin, ou en passe de l'être, dans dix des plus grands marchés mondiaux télévisés (Etats-Unis, France, Pays-Bas, Royaume Uni...). Les programmes bâtis autour de la famille, de la perception de soi et de la quête amoureuse au 21ème siècle, dressent "le portrait du citoyen moderne". L'amour moderne, par exemple, se trouve sur internet, avec "Loveland", un jeu de téléréalité britannique. Les candidats apprennent à se connaître via leur avatar sur internet, avant de se rencontrer en chair et en os. Habitués à se montrer "sans fard" sur internet, ou à regarder, les téléspectateurs (et les programmateurs) célèbrent le naturel et n'hésitent plus à monter le corps et ses défauts, a souligné Amandine Cassi, de Médiamétrie. Le documentaire britannique "Embarrassing bodies" encourage les Anglais à évoquer avec des médecins la gêne qu'ils peuvent éprouver avec une partie de leur corps, y compris les plus intimes. Magazines et documentaires abordent également les sujets "de manière décomplexée". Arte a diffusé cet été l'excellente série documentaire "La fabuleuse histoire des excréments". Les émissions culinaires enquêtent sur l'origine des produits et le magazine néerlandais "Eet Smakelijk" traîne les participants dans un abattoir. Enfin, le mouvement, voire l'agitation sont au coeur de plusieurs programmes. Les documentaires sont itinérants ("Tété et Dédé" sur France 5 suivait deux musiciens à New York). Les jeux sont marqués par le succès des formats japonais: dans "Wipe out" et "Men cram school for laughters", les candidats subissent à un rythme effréné des épreuves physiques teintées de sadisme et très loin d'"Intervilles".

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