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Rédaction
13 octobre 2008 à 01h00
L'ancien Premier ministre Edouard Balladur (UMP) a proposé "à titre provisoire" de "suspendre la suppression de la publicité sur les chaînes publiques" et d'affecter les économies ainsi réalisées par l'Etat "au financement du RSA pour un an" ou "pour deux ans", dimanche sur Itélé. "Est-ce qu'on ne pourrait pas, à titre provisoire en tout cas, suspendre la suppression de la publicité sur les chaînes publiques de télévision, ce qui dispenserait l'Etat de les aider ?", s'est interrogé M. Balladur. "Et affecter le produit que l'Etat entendait affecter aux chaînes publiques au financement du RSA pour un an, pour deux ans, le temps de se retourner", a-t-il ajouté. "Je ne crois pas que dans les circonstances actuelles un prélèvement supplémentaire sur les revenus d'une épargne, parfois modeste, soit une mesure très opportune", a-t-il estimé, en allusion à la taxe de 1,1% sur les revenus de l'épargne et du capital destinée à financer le Revenu de solidarité active (RSA). Précisant qu'il ne s'agirait pas d'une "suppression de la réforme" mais d'un "maintien provisoire de la publicité pour les chaînes publiques", l'ancien Premier ministre a affirmé ne pas en avoir parlé au chef de l'Etat, ajoutant "si c'est une mauvaise idée, qu'on ne la retienne pas".
Le syndicat SNJ a jugé lundi "surprenante" la proposition d'Edouard Balladur de suspendre la suppression de la publicité à France Télévision pour financer le RSA, affirmant que les 450 millions d'euros destinés à compenser les recettes publicitaires "n'existaient pas".
Le projet de budget 2009 prévoit une allocation de 450 millions d'euros pour France Télévisions ainsi que 23 M EUR pour Radio France afin de compenser l'arrêt de la publicité après 20H00 à partir de janvier prochain.

Edouard Balladur "a oublié une chose, les 450 millions d'euros destinés à compenser la perte des recettes publicitaires sur France Télévisions n'existent pas !", assure le SNJ dans un communiqué, jugeant cette proposition "pour le moins surprenante".Deux taxes doivent contribuer à la compensation de la suppression de la publicité: une de 3% sur la publicité des chaînes privées et l'autre, de 0,9% sur les services fournis par les opérateurs de télécommunications. "Difficile de croire que ces puissants lobbys sauteront de joie à l'idée de financer le RSA au lieu de France Télévisions", assure le SNJ. Ce syndicat estime en revanche que "l'idée d'un moratoire n'est pas à écarter dans la mesure où cela permettrait à France Télévisions de mener beaucoup plus en douceur sa réforme".
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