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Rédaction
16 novembre 2008

A l'affiche du théâtre Le Trianon à Paris, une comédie musicale intitulée "Audimat", en toute pertinence, met en pièces le paysage audiovisuel français et rappelle la toute puissance de la ménagère de moins de 50 ans qui fait sauter les têtes et les programmes. Sur un livret futé et des chansons drôles et entraînantes de Tancrède et Fabrice Lemhan, deux jeunes auteurs et compositeurs, "Audimat" raconte la course éperdue, plus vraie que nature, qui oppose deux chaînes concurrentes débauchant mutuellement leurs animateurs-vedettes pour gagner quelques points d'audience et assurer ainsi leur survie. Sans foi ni loi, les patrons respectifs de "TélésSlige" et de "Show 7" dont le seul objectif est de faire le bonheur des annonceurs à tout prix, pratiquent les mêmes méthodes et partagent la nostalgie "de l'époque ancienne où il n'y avait qu'une seule chaîne". Dans une mise en scène très originale de Stephan Druet, "Audimat", à l'ombre des grandes productions actuellement à l'affiche, se distingue par des clins d'oeil bienveillants et décalés aux grands standards des "musicals" : des tableaux évoquent tour à tour "Les Parapluies de Cherbourg", "Chicago" mais aussi l'école "kitsch" de Francis Lopez. Les 9 comédiens et chanteurs tournent en ridicule les personnages : les patrons de chaînes prêts à tout, les animateurs arrivistes, la responsable de l'institut de sondage qui joue les intrigantes et les ménagères de moins de 50 ans, transformées en télécommandes vivantes se délectant de ce mercato télé qu'elles arbitrent "en zappant pour un oui ou pour un non, selon leurs humeurs passagères". Dans "Audimat", à l'affiche jusqu'au 30 décembre avant une tournée, c'est la responsable de l'institut de sondage qui rafle finalement la mise en rachetant les deux chaînes pour n'en former qu'une, tandis que les deux animateurs-stars, ennemis déclarés, sont réunis à l'antenne dans un duo gagnant.

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