Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA)
 

Rédaction
21 novembre 2008

Le président du CSA Michel Boyon a plaidé au congrès de la presse française pour une législation qui permette les "rapprochements plurimédias", jugeant que les seuils anti-concentration en vigueur empêchaient la "constitution de champions nationaux". Constatant que la presse et l'audiovisuel doivent faire face à des problématiques similaires face à la révolution numérique, M. Boyon a estimé que des "complémentarités", des "synergies", voire une "approche plurimédias" entre la presse et l'audiovisuel "pourraient être bénéfiques". "Comment faciliter ce travail en commun? D'abord en ciblant davantage les aides destinées à la modernisation de la presse, ensuite en facilitant les passerelles entre la presse et l'audiovisuel, enfin, lorsque cette question se posera, en veillant à ce que le cadre juridique permette les rapprochements plurimédias, tout en respectant le pluralisme", a-t-il déclaré. Il a jugé que la loi en vigueur, qui interdit notamment à un même groupe de posséder simultanément une grande chaîne de télévision, une grande station de radio et un quotidien national, empêchait la "constitution de +champions nationaux+". "Il en résulterait pourtant des gains d'efficacité, par exemple des synergies rédactionnelles ou publicitaires permettant d'affronter la concurrence internationale", a-t-il estimé. Selon le président du CSA, des "expériences de mutualisation entre les rédactions télévisées et celles de l'écrit" peuvent-être envisagées et des "passerelles sont à créer" dans le "traitement de l'information". "Par exemple, un reportage d'actualité traité dans un journal télévisé pourrait faire l'objet d'un reportage plus fouillé pour un quotidien, conçu par les mêmes journalistes", a-t-il expliqué. C'est en "s'alliant" que la presse et l'audiovisuel "pourront être les plus pertinents sur internet", a-t-il aussi jugé. Le président du CSA a cependant noté qu'une éventuelle modification des règles anti-concentation suscitait pour le moment un "faible intérêt" chez les professionnels de la presse et de l'audiovisuel.

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