RTP International
 

Rédaction
21 février 2002

La télévision publique portugaise RTP, qui a accumulé un lourd passif, risque la fermeture à terme ou la privatisation d'une des deux chaînes, selon que le Parti socialiste ou l'opposition de centre-droit remportera les élections législatives anticipées du 17 mars. Le candidat socialiste au poste de Premier ministre Eduardo Ferro Rodrigues a donné deux ans à la RTP pour réduire ses coûts d'exploitation, évoquant sa fermeture si la télévision publique ne faisait pas la preuve de sa viabilité financière. De son côté, le candidat de centre-droit José Manuel Durao Barroso qui préside la principale formation d'opposition n'a pas exclu une privatisation de l'une des deux chaînes publiques (RTP1 et RTP2), lors d'un entretien accordé mardi soir à la télévision publique. "Nous n'avons pas l'intention de fermer la RTP mais l'entreprise devra réduire ses coûts d'exploitation et assurer un service public de niveau européen", a déclaré le secrétaire général du Parti Socialiste, lors d'un déplacement en province. Mais si les comptes de la RTP ne se redressent pas, le PS n'hésitera pas à créer à partir de zéro une nouvelle entreprise de télévision. "Aux grands maux les grands remèdes", a déclaré M. Ferro Rodrigues. Pour sa part, M. Durao Barroso, président du Parti social-démocrate (PSD, centre droit) veut "dégouvernementaliser" la RTP en créant une entité de régulation et de contrôle indépendante. Il s'est prononcé pour un service public "de qualité et de référence". "Cela peut passer par la privatisation", a-t-il déclaré à l'antenne de la chaîne concernée. La RTP, qui n'est plus financée par la redevance mais par la publicité et les subventions de l'Etat, a cumulé un passif de près de 800 millions d'euros. En 2000 la perte d'exploitation s'est élevée à 172,6 millions. Les coupes budgétaires en 2001 et cette année ont affecté le plan de retour à l'équilibre. Selon le quotidien Diario Economico, le déficit pourrait encore atteindre 100 millions d'euros en 2002.

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