Tunisie
 

Rédaction
31 janvier 2009

Le parquet tunisien a ordonné une enquête sur le lancement sans autorisation de Kalima, une station dirigée par la journaliste dissidente Sihem Bensedrine, a-t-on appris samedi de source gouvernementale. "Le procureur de la République, près du tribunal de première instance de Tunis, a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire sur le démarrage d'une transmission radiophonique sans l'obtention d'une autorisation légale", a-t-on indiqué de même source. Outre Mme Bensedrine, l'enquête concernera "tout autre personne" qui aurait contribué au lancement de la radio "illégale", a-t-on ajouté. "Radio Kalima" avait commencé à émettre lundi à partir d'un appartement situé dans un immeuble de Tunis abritant les sièges du journal en ligne Kalima ("parole") et du Conseil national des libertés, dirigés par Mme Bensedrine et non agréés par les autorités. Les locaux de la radio ont été perquisitionnés, les équipements saisis et des scellés ont été posés en présence d'un juge d'instruction et d'un avocat de Mme Bensedrine, qui se trouve à l'étranger, a indiqué à l'AFP un de ses collaborateurs. La station lancée avec le concours du Centre de Doha pour la liberté de l'information, avait commencé à diffuser une heure par jour, sur le satellite Hotbird, notamment un bulletin d'information et des chansons, a ajouté Lotfi Hidouri, secrétaire de rédaction. Créé en janvier par le Qatar et Reporters sans frontières (RSF), le Centre de Doha dirigé par Robert Ménard, ancien secrétaire général de RSF, avait dénoncé jeudi l'encerclement du siège de la radio et demandé aux autorités de "mettre un terme au harcèlement des journalistes". Les autorités avaient rétorqué que la radio était illégale et démenti un harcèlement du personnel de la station, accusant ses promoteurs d'"acharnement" et "propagande mensongère" à l'égard de la Tunisie. La Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme et RSF ont dénoncé une "entrave à la liberté de la presse". La transmission sur le réseau hertzien est soumise au feu vert des autorités en Tunisie, où seules deux radios privées sont agréées alors que d'autres émettant sur internet attendent leur légalisation.

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