Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA)
 

Rédaction
3 février 2009

Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel, a rappelé qu'il n'y aurait pas de nomination de président de l'audiovisuel public si le CSA n'était pas d'accord avec le nom proposé par le gouvernement, dans un entretien au Figaro paru mardi. "Si le CSA n'est pas d'accord avec le nom proposé par le gouvernement pour la présidence, il n'y aura pas de nomination", a déclaré M. Boyon. "Le CSA est une autorité indépendante. L'indépendance n'est pas la condamnation au silence; c'est le droit de parler quand c'est utile, c'est le devoir de s'exprimer quand les circonstances l'exigent", a-t-il ajouté. Nicolas Sarkozy doit s'exprimer ce mardi à l'occasion du 20e anniversaire du CSA, alors que députés et sénateurs doivent adopter le projet de loi sur l'audiovisuel public. L'institution a jusqu'ici pour tâche de nommer les présidents de France Télévisions et de Radio France mais ce projet de loi prévoit qu'ils seront désormais désignés directement par l'exécutif, après avis "conforme" du CSA et du Parlement, une disposition vivement critiquée par l'opposition et certains députés UMP. Interrogé sur les protestations des syndicats et de la Société des journalistes de Radio France sur la règle du temps de parole des politiques, M. Boyon estime qu'"on nage dans la caricature". "Il n'y a pas la moindre modification dans les règles relatives à la répartition des temps de parole", a-t-il ajouté. Se disant "conscient" de la contrainte que représente pour les rédactions le respect de ce principe, il a ajouté: "N'oublions pas que les radios et les télévisions disposent gratuitement de fréquences qui sont en nombre limité et qui sont un bien public". Fin décembre, le CSA a adressé aux radios un courrier leur demandant de lui communiquer le temps de parole des hommes politiques, en application de la "règle des trois tiers" qui date de 1986 mais n'a jamais été réellement appliquée. Cette règle prévoit l'équilibre suivant: un tiers pour le gouvernement, un tiers pour la majorité, un tiers pour l'opposition. Selon les syndicats et la SDJ de Radio France, ces règles "bafouent la déontologie", "en institutionnalisant une gestion comptable des temps de parole".

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