Politique
 

Rédaction
6 février 2009 à 01h00

Les détails de la procédure de nomination du PDG de France Télévision par le chef de l'Etat, dénoncée comme une atteinte à la séparation des pouvoirs par la gauche, ont été définitivement votés jeudi par le Parlement après un ultime vote de l'Assemblée. L'UMP a voté pour, le PS et le PCF ont voté contre, le Nouveau Centre était absent au moment du vote. Le vote de la loi organique précisant les modalités de cette nomination complète la réforme de l'audiovisuel, définitivement adoptée la veille. Mercredi, le Parlement avait donné son feu vert définitif à la plus importante réforme de l'audiovisuel depuis la privatisation de TF1 en 1987, après un an de controverse et une guérilla parlementaire menée par la gauche. Les présidents de l'audiovisuel public seront désormais nommés par décret (du chef de l'Etat) pour cinq ans après avis conforme du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui les désignait jusqu'à présent, et des commissions du Parlement, qui peuvent s'y opposer à une majorité des 3/5èmes. La gauche a lutté sans relâche depuis fin novembre contre les deux projets de loi réformant l'audiovisuel, au point d'être accusée de faire de "l'obstruction" par le gouvernement et l'UMP. "Il appartient à l'Etat de retenir la meilleure candidature avec l'aval du Conseil supérieur de l'audiovisuel qui doit rendre un avis conforme, puis du Parlement qui peut s'opposer à cette nomination", a déclaré la ministre de la Culture Christine Albanel. "La compétence sera le critère central de choix", a-t-elle précisé. "Chaque nomination donnera lieu à un vaste débat public avec audition publique par les commissions parlementaires de la personnalité pressentie", a-t-elle ajouté. Livrant un dernier baroud d'honneur, la gauche (PS, PCF, Verts) a défendu trois motions de procédure lors du vote de la loi organique, qui ne devait être au départ qu'une simple formalité. La nomination du PDG de France Télévision, mais aussi celle des PDG de Radio France et de l'audiovisuel extérieur (RFI, France 24, TV5) par le chef de l'Etat "ne respecte pas le principe de séparation des pouvoirs", a déclaré Patrick Braouezec (app-PCF) en citant Montesquieu, à l'unisson de toute la gauche. Patrick Bloche (PS) a prévenu qu'en "bâillonnant l'audiovisuel public", le gouvernement "prenait le risque insensé" que "l'expression des protestations et des refus se fassent ailleurs". Le groupe PS a annoncé qu'il saisirait le Conseil constitutionnel sur la nouvelle procédure de nomination du PDG de France Télévision.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.