Satellites
 

Rédaction
17 février 2009 à 01h00

Une société suédoise propose d'offrir une deuxième vie aux satellites à court de carburant, une opportunité financière mais aussi un moyen de lutter contre l'encombrement des orbites, un problème illustré par la récente collision entre deux satellites. Le suédois Orbital Satellite Services, basé près de Stockholm, prévoit de signer en mars son premier contrat commercial pour une technique permettant de rallonger d'environ 12 ans le fonctionnement d'un satellite, explique Baard Eilertsen, le PDG de la société. Le principe consiste à envoyer en orbite un petit module dit "compagnon" se fixer sur un satellite arrivé au bout de ses réserves de carburant pour prendre le relais de la navigation, évitant ainsi à un joyau technologique encore en état de marche de dévier de son positionnement normal à cause d'une panne sèche qui l'aurait donc rendu inutilisable. "Notre cible principale, ce sont les opérateurs de satellites commerciaux, c'est-à-dire des gens comme Eutelsat, SES ou Intelsat", spécialistes des télécommunications, déclare M. Eilertsen. Après sa mise en orbite et cinq mois de propulsion à l'aide d'un moteur ionique, le petit satellite, baptisé Olev (Orbital Life Extension Vehicle), doit s'arrimer au satellite cible à l'aide d'un mécanisme adapté, conçu par l'Agence spatiale allemande, puis en prendre le contrôle. "Notre technologie peut s'appliquer sur tous les satellites, mais la raison pour laquelle nous ciblons les télécoms, c'est tout simplement parce que c'est là où se trouve l'argent", précise M. Eilertsen, un ancien d'Arianespace. Le premier contrat pour le module, issu de technologies suédoises, allemandes et espagnoles, doit être signé le mois prochain "avec un très important opérateur spatial européen", pour un lancement prévu fin 2011. Là où un lancement d'un nouveau satellite de communication coûte au total quelque 150 à 200 millions d'euros, ce programme devrait se vendre "pour moitié moins que ça", selon le PDG de la société suédoise. Le module pèse en effet une tonne, quand un nouveau satellite de télécommunications en pèse souvent quatre ou cinq, ce qui allège considérablement la facture présentée par les lanceurs de fusées. Mais le programme présente aussi des atouts pour combattre l'encombrement orbital, qui commence à devenir une menace. Jeudi dernier, un satellite commercial américain a été détruit après une collision dans l'espace avec un satellite militaire russe, une première selon des experts, qui n'avaient jusqu'à présent observé que des collisions avec des débris. Suivant les estimations des agences spatiales, 600 à 800 satellites sont actifs, sur les 6.000 envoyés dans l'espace depuis le Spoutnik soviétique, en 1957. Environ 200 d'entre eux sont des satellites commerciaux. Lorsqu'ils arrivent à court du carburant nécessaire - le plus souvent du tétraoxyde d'azote (N2O4) - pour assurer des corrections de leur orbite géostationnaire, les satellites emploient leurs derniers litres pour aller se placer sur une orbite dite "cimetière". Un rôle qu'Olev peut remplir, permettant aussi potentiellement d'aller remorquer un satellite complètement passif pour le sortir de son orbite. Orbital Satellite Services vise 20 contrats d'ici 8 à 10 ans, soit 2 à 3 lancements annuels.

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