Ariane 5
 

Rédaction
1 mars 2002 à 04h00

Grand soulagement, cette nuit, au Centre spatial guyanais de Kourou, qui a vu partir, après sept mois d'arrêt de vols, une fusée Ariane-5, avec le gros satellite européen d'observation de la Terre Envisat. Lancée à 22 heures 7 minutes et 59 secondes très exactement (01h7min59s GMT, vendredi), la onzième Ariane-5 a largué, comme prévu, son unique passager dans l'espace au bout de 27 minutes de vol. Clouée au sol depuis le 12 juillet pour permettre de remédier aux causes d'une défaillance technique (mauvais allumage de l'étage supérieur), qui l'avait empêché de placer sur l'orbite prévue les satellites Artemis (Europe) et BSAT-2b (Japon), Ariane renoue avec le succès. Envisat, son unique passager construit sous la maîtrise d'oeuvre de la société Astrium pour le compte de l'Agence spatiale européenne (ESA), évoluera sur une orbite quasi polaire de 800 km d'altitude, qu'il parcourra en cent minutes, pour effectuer en continu des observations et prendre des mesures, braqué vers la Terre. Sa durée de vie prévue est de cinq ans au minimum. Techniquement, ce retour aux affaires d'Ariane-5 s'est déroulé dans des conditions quelque peu particulières. En effet, contrairement à ce qui se passe habituellement, les responsables du lancement ne disposaient d'aucune marge pour le décollage. La fusée devait s'élever de son pas de tir à la seconde près, car elle devait se positionner avec exactitude par rapport à un autre satellite européen d'observation de la Terre, ERS-2, lui-même dans l'espace depuis 1995. Sinon, le lancement aurait été reporté d'office au lendemain, voire à une date ultérieure, puisque le rendez-vous à distance entre les deux satellites n'était possible que deux jours sur trois. De surcroît, la nuit précédente, des vents inhabituellement forts (70 km/h) ont balayé le Centre spatial et arraché deux tuyaux de ventilation reliant la fusée déjà érigée sur son pas de tir à un mât de service. Elle a dû être ramenée au bâtiment d'intégration et même si elle a pu refaire, dans la matinée, le chemin inverse, le moindre incident survenu lors des derniers préparatifs du vol, autrement sans signification, aurait interdit de terminer le compte à rebours. Arianespace avait bien besoin de cette réussite car il ne lui reste plus que sept lanceurs éprouvés de la génération précédente, Ariane-4, qui a à son actif pas moins de 109 tirs depuis 1988, dont 67 succès d'affilée. Le lancement de l'ultime Ariane-4 est prévu au début de l'année prochaine, avant de passer définitivement le flambeau à Ariane-5 qui, si tout va bien, effectuera cette année quatre autres vols. Le prochain tir, celui d'une Ariane-4, avec à son bord deux satellites de télécommunications, JCSAT-8 (Japon) et Astra-3A (Luxembourg), est prévu dans la deuxième quinzaine de mars.

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