Télévision
 

Rédaction
8 avril 2009 à 01h00
Jean-Luc Hees, proposé par l'Elysée pour prendre la tête de Radio France, a mis en avant sa connaissance des contenus des stations de la Maison ronde, lors de son audition mardi devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). L'audition devant les neuf sages était ouverte à la presse, "une première" selon le président du CSA Michel Boyon, qui a ainsi voulu marquer la nouvelle procédure de nomination d'un président de groupe public audiovisuel. Ces nouvelles modalités donnent un rôle clé au pouvoir exécutif, qui propose un candidat, sur lequel le CSA -- auparavant seul en charge de ces nominations -- doit ensuite rendre un avis. Cet avis sera donné mercredi, a indiqué Michel Boyon. Un peu nerveux au début de son audition, Jean-Luc Hees, 57 ans, avait posé devant lui le livre autobiographique "This house of sky" du romancier Ivan Doig, originaire du Montana. "L'essentiel" de l'activité radiophonique, "ce sont les contenus", a déclaré le candidat. "Ma légitimité, ce sont les contenus des antennes" de Radio France, maison au sein de laquelle il a effectué la presque totalité de sa carrière de journaliste, dont 30 ans à France Inter. Présentant brièvement chacune des stations, il esquissé quelques pistes d'amélioration. Interrogé sur l'avenir technologique de la radio, il a souligné que des gens "brillants" travaillaient sur ces dossiers à Radio France. Hasard du calendrier, son audition se déroulait le même jour qu'un mouvement de grève à Radio France, déclenché pour protester contre la remise en cause de la convention collective de l'audiovisuel public. "La renégociation" de ces conventions "est le premier dossier qui attend le président de Radio France. On a une quinzaine de mois pour réécrire tout cela", a-t-il déclaré. Rappelant qu'il avait connu 18 jours consécutifs de grève lorsqu'il était à la tête de France Inter, M. Hees a souligné que l'arrêt des antennes était son "cauchemar récurrent". "L'essentiel, ce sont les relations sociales". Interrogé sur les raisons du choix de l'exécutif de ne pas renouveler le mandat de l'actuel PDG Jean-Paul Cluzel, Jean-Luc Hees a indiqué qu'il "n'(avait) pas d'idée" sur la question. "Je suis ravi que l'exécutif ait choisi un journaliste. Je constate simplement que les destins sont ironiques pour tout le monde". Jean-Luc Hees avait quitté son poste de directeur de France Inter en 2004, lors de l'arrivée de M. Cluzel. Le candidat a soufflé le chaud et le froid sur l'humoriste Stéphane Guillon, dont une chronique sur Dominique Strauss-Kahn avait provoqué la colère de ce dernier, et dont le ton irriterait également Nicolas Sarkozy à en croire Le Canard Enchaîné. Stéphane Guillon "me fait rire une bonne fois sur deux", mais "ce qui me gène, c'est le mélange des genres", a-t-il déclaré. "On ne peut pas diffamer ni insulter. Ce sont mes bornes à moi", a-t-il dit. M. Hees a souligné qu'il avait lui-même recruté Stéphane Guillon lorsqu'il était à la tête d'Inter, et il a ajouté que "quand on se connaissait, les choses se passent mieux". "Je ne suis pas sûr que les auditeurs d'Inter recherchent l'impertinence", a-t-il encore estimé. Concernant les rumeurs d'une arrivée du directeur de la publication de Charlie Hebdo à la tête de France Inter, Jean-Luc Hees a "confirmé" que Philippe Val était "(son) ami". Mais l'amitié est "un mauvais critère" pour effectuer des nominations, a-t-il dit. Le mandat de Jean-Paul Cluzel arrive à échéance le 11 mai.
Audition à suivre sur : http://www.csa.fr/actualite/dossiers/audition_hees_differee.php
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