Télévision
 

Rédaction
26 juin 2009 à 01h00

Le PDG du groupe TF1 Nonce Paolini estime que la chaîne privée, confrontée à une baisse de ses audiences et de ses recettes publicitaires, sur fond de crise économique, doit "retrouver un peu d'impertinence". "Je ne crois pas du tout que TF1 doive changer de visage: elle doit rester la chaîne du lien social et de l'événement", dit M. Paolini dans un entretien au magazine L'Express à paraître jeudi. Pour lui, TF1 doit être une "télévision généraliste, grand public, captivante, divertissante, ouverte à tous et à tous les genres et qui doit retrouver un peu d'impertinence: je trouve que nous avons été trop sages ces dernières années". "Arrêtez de nous stigmatiser!", a-t-il dit en rappelant que TF1 restait numéro un des chaînes en matière d'audience. Concernant le marché publicitaire, M. Paolini estime que la "fameuse prime au leader, dont TF1 aurait bénéficié selon certains, n'existe plus en cette période de récession". Le patron du groupe fustige à nouveau le "cadeau" fait au service public avec l'arrêt de la publicité sur France Télévisions. "On est loin du pactole annoncé", a-t-il dit. "Si M6 souffre un peu moins, elle n'a pas non plus enregistré le report de recettes publicitaires que d'aucuns évoquaient". "Le pire, c'est qu'aujourd'hui TF1 et M6 sont taxées au motif d'un soi-disant +effet d'aubaine+", explique-t-il dans un entretien au Figaro à paraître jeudi également. "Au premier trimestre, TF1 a supporté une taxe de 5,7 millions pour un résultat opérationnel en perte de 12 millions d'euros. Sur 2009, la taxe pourrait être de l'ordre de 20 millions d'euros", a-t-il ajouté avant de réclamer que le dossier des régies publicitaires séparées imposés par les autorités de la concurrence lors du rachat de 40% de TMC en 2004 soit revu. "La régie de TF1 est durement confrontée à la concurrence forte, dans un marché où les offres des régies plurimédias sont en plein développement. Une économie à 18 chaînes (nombre de chaînes de la TNT, ndlr) génère de la casse et des regroupements", a encore dit M. Paolini. Il déclare par ailleurs que la stratégie de rebond du groupe passe par des "synergies entre internet et nos chaînes" même si "pour l'instant il est "difficile de monétiser cette audience internet". Parmi les projets du groupe touchant les nouveaux medias, il indique qu'"avec "Eurosport (groupe TF1, ndlr) nous nous lançons dans les jeux et paris en ligne". A propos du départ du directeur de l'information Jean-Claude Dassier sur fond de remous dans la rédaction, Nonce Paolini répond qu'il "n'y a pas de malaise. Mais le rapprochement indispensable entre LCI et la rédaction de TF1 entraîne des modifications d'organisation et de travail qui remettent en question les habitudes", a expliqué M. Paolini à l'Express. "Je ne suis pas inquiet pour l'avenir de LCI, même si elle a perdu une dizaine de millions d'euros en 2008 en raison de la chute des recettes publicitaires", a-t-il précisé au Figaro. "Nous n'allons pas la fondre dans TF1. Les journaux des deux chaînes seront faits par des équipes communes, mais nous respecterons la couleur éditoriale de chaque chaîne". Enfin concernant M6 qui attaquerait en justice Axel Duroux, ex-patron de RTL qui prendra ses fonctions de numéro 2 du groupe TF1 mi-septembre, M. Paolini rappelle qu'il "n'a jamais été question de M6" dans leurs discussions.

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