Film
 

Rédaction
2 juillet 2009

Le cinéma et les documentaires témoignent mieux de la diversité de la société française que les fictions de la télévision, comme le montre un bilan de la Commission Images de la diversité, qui soutient financièrement des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles. En 2007/2008, la Commission a aidé 281 oeuvres mettant en avant la diversité, surtout des documentaires, pour un montant de près de 8,7 millions d'euros, selon les chiffres publiés mardi. Créée par décret en février 2007, elle coordonne l'action commune du Centre national de la cinématographie (CNC) et de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acse). "Majoritairement, c'est le domaine du documentaire qui bénéficie de l'aide, autour des thèmes de l'histoire, de la mémoire, des questions de société", a dit à l'AFP Alexandre Michelin, président de la Commission. Pour la période 2007/2008, près de 70% des projets retenus par la Commission (soit 196) étaient destinés à une exploitation audiovisuelle, contre 85 pour le cinéma (courts, moyens et longs métrages). Les aides aux fictions (95) et aux documentaires (168) ont totalisé près de 90% des crédits alloués. La Commission a soutenu des projets cinématographiques qui ont connu le succès. "La première étoile" de Lucien Jean-Baptiste et "Welcome" de Philippe Lioret ont réalisé chacun quelque 1,6 million d'entrées. Dans le domaine de l'animation, "Azur et Asmar" et "Les lascars" ont été très bien accueillis. "Le cinéma a intégré toute cette thématique de la diversité à travers les acteurs, les réalisateurs, les auteurs. Il est en fusion avec le public sur cette question", relève M. Michelin. En revanche, le chemin est encore long en matière de fiction, en dehors de réussites comme "Aïcha" de Yamina Benguigui (plus de 5 millions de téléspectateurs sur France 2), et "La journée de la jupe" de Jean-Paul Lilienfeld sur Arte. "La fiction américaine qui passe à la télé reflète vraiment la diversité de la société. En fait, c'est la diversité américaine qui est représentée en prime time à la télé française", souligne encore M. Michelin. "Pourquoi les fictions françaises ne vont-elle pas plus loin ? Est-ce un problème d'écriture, de financement, de casting, de prises de risques par les diffuseurs ?, s'interroge-t-il. La Commission organise mercredi une table ronde sur ces questions à l'Institut du monde arabe, à Paris, avec une dizaine d'intervenants (producteurs, diffuseurs, réalisateurs, acteurs).

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