Vivendi
 

Rédaction
24 avril 2002

L'assemblée générale de Vivendi Universal au Zénith à Paris s'annonce agitée : son PDG Jean-Marie Messier devrait être pris en sandwich entre des actionnaires inquiets et la grogne de salariés de Canal + après le débarquement de Pierre Lescure. Comptes du groupe en 2001, cours de titre en Bourse, stratégie, attribution de stock-options, endettement et devenir de Vivendi Environnement devraient être au coeur des préoccupations. Vivendi Universal attend quelque 5.000 actionnaires au Zénith, sans compter les différentes organisations qui se sont conviées d'elles-mêmes à l'extérieur de la salle de spectacle pour manifester leur mécontentement. Mais le scénario d'un limogeage de J2M semble une éventualité extrême : il ne serait pas dans l'intérêt des actionnaires de se débarrasser de leur patron alors que le groupe est engagé dans de nombreuses opérations. Il y a une semaine, M. Messier s'est déclaré "confiant" sur son maintien à la tête du groupe de communication. "Je ne pense pas qu'il soit en danger", assure un observateur sous couvert de l'anonymat. "S'il était viré, cela ferait monter le cours de bourse, on parle de décote Messier depuis pas mal de temps, mais je ne sais pas qui pourrait être à la place de Messier, ce n'est pas une structure très simple à gérer. A court terme je pense que ce serait bien pris, à moyen terme ou à long terme je pense que les gens s'en mordraient les doigts". "Il n'a pas fait vraiment de bêtise, il n'y a pas eu de catastrophe, il n'est pas parti avec la caisse...", ajoute-t-il. Mais "les gens ont assimilé Vivendi à Messier et il y a des gens qui ne l'aiment pas". Au sein même de Vivendi, on reconnaît que la communication du groupe est à revoir : "La communication ne doit plus être incarnée par Jean-Marie Messier mais fondée sur les activités (...). "La communication a peut-être été trop personnalisée autour de Jean-Marie Messier", a ainsi déclaré la semaine dernière Agnès Touraine, PDG de Vivendi Universal Publishing (VUP), à La Tribune. A l'extérieur du Zénith devraient se retrouver des salariés de Canal qui n'acceptent pas le limogeage de Pierre Lescure et qui instrumentalisent l'antenne depuis une semaine, aux dépens d'un Messier promu "Supermenteur" aux Guignols, ou des représentants du monde du cinéma et du sport, inquiets pour le financement du 7ème art et du football. Les fédérations de la CFDT des différents métiers présents dans les activités de VU ont assuré mardi dans un communiqué qu'elles défendront leurs valeui pour demander une clarification de la stratégie du groupe . Des syndicats CGT et FO de Vivendi ainsi que Attac et l'Association pour le contrat mondial de l'eau ont l'intention de mener une "action surprise" lors de l'AG, avaient annoncé samedi des sources syndicales. Pour Emmanuel Piéchon, délégué central CFTC à Canal + et actionnaire de VU, il ne faut pas faire dans le mélange des genres : "L'Assemblée générale est réservée aux actionnaires, si des salariés sont actionnaires, ils peuvent bien entendu venir, mais il ne faut pas transformer cette Assemblée générale, qui est une instance légale, en meeting syndical". "C'est en ayant un patron fort et une entreprise forte qu'ils verront leur portefeuille grossir et qu'ils pourront en tirer les fruits socialement", a-t-il estimé, reconnaissant la légitimité d'une action syndicale à l'extérieur du Zénith.

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