France 2
 

Rédaction
7 mai 2002

Après le premier document choc "Ils ont filmé la guerre en couleur" diffusé en juin 2000 et rediffusé en mai dernier, France 2 propose la suite, "Londres, capitale de la liberté" de René-Jean Bouyer, qui sera à l'antenne en première partie de soirée le 7 mai à 20H55 dans le cadre de la nouvelle case documentaire "Contre-courant". Issus des fonds des armées britannique et américaine et d'archives privées, les films inédits 16 mm en Kodachrome (procédé lancé en 1935) réunis par TWI/Carlton reconstituent une chronique, certes partielle, mais remarquablement vivante et contemporaine de Londres pendant la guerre. Les premiers datent de 1938. Ils n'ont pas été recolorisés mais on a pu retrouver les couleurs originales grâce au numérique. L'Agfacolor allemand, basé sur des principes identiques au Kodachrome, apparait en 1936. "Ces films en couleur, on ne les fait pas comme un documentaire en noir et blanc: on fabrique une mosaique à partir de fragments. Il y a des omissions que l'on essaie de combler par le commentaire. Ce n'est pas l'histoire de la Grande-Bretagne, mais l'histoire des films tournés en Grande-Bretagne", explique le réalisateur René-Jean Bouyer, particulièrement ému par les films d'amateurs qui lui ont été confiés. Creusant des abris dans leurs jardins, sous les bombes du Blitz, faisant la queue pour de maigres provisions, les Londoniens "font la guerre avec retenue", mélangeant le tragique et l'humour en ces heures graves, mais gardant toujours leur sens civique. Londres a aussi été le point de ralliement des hommes libres pendant la seconde guerre mondiale. Au moment de la victoire, Churchill remerciera ses concitoyens de n'avoir "jamais flanché". Sourires et larmes se mêlent comme acteurs anonymes ou historiques (les passages sur Churchill et son inébranlable détermination sont étonnants), et de vrais moments d'émotion émaillent ce film : ainsi, le débarquement du 6 juin 44 vu depuis les "landing-crafts". On a vu les jeunes recrues britanniques embarquer la peur au ventre, quand on leur a dit qu'il fallait s'attendre à 50% de pertes. On voit aussi le jour se lever sur les plages embrumées de Normandie, cette incroyable lumière du "D Day". Des témoignages actuels comme ceux de Franck Bauer, qui fut l'une des voix de Radio Londres ou de Miriam Gilou-Cendrars (fille de Blaise Cendrars) qui a travaillé dans l'entourage du général de Gaulle durant toute la guerre, remettent en perspective les images d'époque, quand Londres accueillait une foule d'exilés décidés à poursuivre la lutte contre les nazis. Tournés au hasard des combats et des approvisonnements en pellicules, des films sur "l'armée oubliée" de Birmanie ou sur le débarquement en Afrique du Nord donnent une vision plus large du conflit. Beaucoup de ces films tournés par les armées avaient été classés "secret défense" à la fin de la guerre avant d'être progressivement divulgués. Le prochain épisode de cette remarquable série, dont le commentaire est dit par André Dussolier, sera consacré aux images en couleur de la France de l'exode à la Libération.

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