Justice
 

Emission Les Infiltrés: Tapie condamné pour avoir traité Capa d'"escroc"

Rédaction
11 décembre 2009

Bernard Tapie a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation après avoir qualifié d'"escrocs" les journalistes travaillant pour l'agence Capa. Interviewé par TV Magazine, le supplément hebdomadaire du Figaro, puis sur RTL, M. Tapie avait réagi à l'émission "Les Infiltrés", réalisée en caméra cachée par Capa et diffusée sur France 2. "Toute cette bande de chez Capa sont des escrocs! Ils sont capables de monter des coups avec des acteurs. C'est hallucinant! Huit fois sur dix, ils bidonnent. Leur objectif n'est pas de faire du journalisme, ni de la justice, mais du faux flicage et du spectaculaire", avait ainsi déclaré l'homme d'affaires le 21 décembre 2008 dans une interview à TV Magazine. Deux jours plus tard, il avait tenu des propos similaires dans l'émission Les Grosses têtes, diffusée sur RTL. Mécontente, Capa avait décidé de porter plainte. Dans deux jugements distincts, la 17e chambre correctionnelle a condamné M. Tapie à payer deux amendes de 1.500 euros. Il devra en outre verser 2.500 euros de dommages et intérêts à Capa pour les propos diffusés sur RTL et 5.000 euros pour ceux figurant dans TV Magazine. Pour les magistrats parisiens, les propos litigieux sont clairement diffamatoires puisqu'ils imputent à l'agence Capa de "faire mentir les images aux spectateurs qu'on prétend informer". Si Bernard Tapie, acteur dans une pièce de théâtre, était tout à fait légitime à "donner son avis sur une série télévisée documentaire qui était l'objet d'une réelle controverse", il aurait dû le faire avec plus de prudence, analyse le tribunal. Regrettant "la grande violence de ton" de Bernard Tapie, le tribunal déplore surtout que par ces "formulations catégoriques et brutales", il n'ait laissé "aucune place au doute". Car si les pièces produites "établissent que plusieurs journalistes ou organisations de journalistes ont critiqué le principe même qu'une série documentaire puisse être basée sur le recours systématique à une caméra cachée, aucun élément ne vient y étayer l'accusation diffamatoire, celle d'avoir régulièrement recours à des acteurs pour réaliser de faux reportages".

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