Rédaction
15 mai 2002

Le ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon, regrette dans un entretien au Monde daté de jeudi "l'abandon de certaines de ses missions", notamment culturelles, par le service public télévisé. Selon lui, "la télévision, y compris celle de service public, néglige les programmes culturels et tend à les marginaliser dans la conception des grilles". "Le service public télévisé, loin de produire une couleur et un son différents de ceux des chaînes privées --comme le font les radios publiques-- tente de se rapprocher de ses concurrents privés, y compris dans une approche événementielle et anecdotique de l'information", estime-t-il. "Il n'a pourtant rien à gagner à vouloir concurrencer le privé sur un terrain où il sera toujours perdant", affirme-t-il encore. "La télévision publique a des devoirs en matière d'information, de diffusion culturelle, de débat --et notamment de débat sur la société. Si le service public n'a plus aucun rôle dans le domaine culturel, à quoi bon rattacher la communication au ministère de la culture?", s'interroge M. Aillagon. "Il faut que, dans le respect des chaînes et du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), on rappelle à chacun ses responsabilités", ajoute-t-il. Le ministre réfute cependant l'idée de privatiser France 2 ou France 3. "Il y a urgence à ne pas bouleverser un paysage télévisuel très fragilisé, notamment par les problèmes de Canal+ et par la grande difficulté technique à financer les chaînes du câble", estime-t-il.

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