Arianespace
 

Rédaction
30 juin 2002

Arianespace, qui a affiché une perte de 193 millions d'euros en 2001, compte sortir du rouge en 2003, a indiqué Jean-Yves Le Gall, directeur général éxécutif de la société de gestion et de commercialisation des lanceurs européens. "L'objectif reste, si possible de parvenir à l'équilibre fin 2002 et à coup sûr en 2003", a-t-il déclaré devant quelques journalistes, estimant que l'exercice 2002 "va être compliqué". La perte enregistrée l'an dernier par Arianespace a été nettement plus importante que prévu. Au début de l'année, Jean-Marie Luton, qui était alors Pdg de la société européenne, tablait sur une perte d'environ 50 M EUR pour 2001. Cette perte résultait notamment de l'échec du vol 142 le 12 juillet dernier d'Ariane-5. "Nous avons décidé de tenir compte de nouvelles pertes pour les contrats que nous signons", a indiqué M. Le Gall, interrogé sur la différence entre le montant des pertes effectivements enregistrées et celui prévu en début d'année. En 2000, Arianespace avait enregistré son premier déficit (242 M EUR) depuis sa création, suite aux investissements liés au développement de la nouvelle fusée lourde Ariane-5. Arianespace est dans une phase de transition dans ses produits et son marché, a commenté M. Le Gall, qui a pris début juin ses fonctions de directeur général de la société européenne suite à la mise en conformité des statuts d'Arianespace avec la loi du 15 mai 2001, relative aux nouvelles régulations économiques (NRE), M. Luton en devenant le président. La société doit assurer la transition entre la fusée Ariane 4, dont il reste encore 4 exemplaires à lancer d'ici début 2003, à Ariane 5, un lanceur de plus grosse capacité pour faire face à l'augmentation de la masse des satellites. Elle doit parallèlement faire face à un bouleversement de son environnement avec la déprime du secteur des satellites de télécommunications. Le marché mondial "ouvert" (à l'exclusion des lancements de satellites gouvernementaux) est en forte baisse. Il était de 28 contrats en 2001 (Arianespace en a obtenu 13) et ne devrait pas dépasser une quinzaine de tirs cette année, a estimé M. Le Gall. Arianespace a déjà décroché huit contrats sur onze depuis le début de l'année. Sur le marché des satellites gouvernementaux, la concurrence avec les américains - Boeing et ILS (International Launch Services) - est faussée du fait que 70% des lancements américains provenait de programmes gouvernementaux contre 10% seulement en Europe, a-t-il rappelé. Arianespace, contrôlée par 44 sociétés de 12 pays européens, se présente comme le numéro un mondial du transport spatial commercial.

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