Vivendi
 

Rédaction
7 juillet 2002

Le groupe de médias et d'environnement Vivendi Universal (VU) va devoir céder des actifs pour résoudre son problème de trésorerie, mais reste une entreprise "saine" dont les actifs valent plus que la dette, a affirmé le président de la Société générale Daniel Bouton. La dette de VU "est trop élevée mais elle n'est pas supérieure aux actifs. De ce point de vue, on peut dire que l'entreprise est saine. En revanche, le nouveau président va devoir réajuster rapidement la trésorerie et procéder à des cessions", a déclaré M. Bouton dans une interview au Journal du Dimanche (JDD). Avec la française BNP Paribas et l'allemande Deutsche Bank, la Société générale est l'une des principales banques créditrices de VU. La dette du groupe pour les seules activités médias et communication s'élève à 19 milliards d'euros. Depuis mercredi, l'ex-patron du groupe chimique Rhône-Poulenc, Jean-René Fourtou, a succédé à Jean-Marie Messier à la tête de VU. Il s'est donné comme priorité de résoudre les problèmes de liquidités à court terme du groupe. Daniel Bouton a tenu à faire une différence entre la crise que traverse VU et le scandale de la faillite du courtier américain en énergie Enron. "Cela n'a rien à voir. Enron est une faillite frauduleuse. La valeur de la société ne permettait pas de rembourser la dette (...) Chez Vivendi Universal, la crise résulte d'un échec de la stratégie financière, dû probablement à un trop grand nombre d'acquisitions en trop peu de temps, et à la division du conseil d'administration", a-t-il estimé. Chargé par le Medef (patronat) et l'Afep (Association française des entreprises privées) de faire, après l'affaire Enron, des recommandations pour améliorer en France le "gouvernement d'entreprise", M. Bouton en a révélé une au JDD. "Nous allons par exemple recommander que le comité des comptes, composé d'administrateurs indépendants, entende séparément le directeur financier d'une entreprise, son directeur de la comptabilité ou son directeur de l'audit interne, de façon à permettre la découverte, très en amont, d'éventuelles difficultés", a-t-il expliqué. M. Bouton a enfin estimé que la période actuelle "d'excessive inquiétude" boursière touchait à sa fin. "Pour la première fois dans l'histoire économique, une crise spéculative majeure (celle d'internet et des valeurs technologiques, ndlr) va se terminer sans récession économique globale", a-t-il prédit.

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