Rédaction
16 juillet 2002

Le courtier américain Morgan Stanley a abaissé hier son objectif de cours sur le groupe audiovisuel français TF1 de 31 euros à 30 euros, et ses prévisions de résultats pour 2002 et 2003. Morgan Stanley prévoit que TF1 annoncera le 23 juillet un chiffre d'affaires publicitaire pour le deuxième trimestre 2002 de 430 millions d'euros, en baisse de 1,3% sur la même période de l'année précédente, ce qui "est manifestement inférieur aux annonces du groupe lors de la publications des chiffres du premier trimestre". "Nous avions relevé la bonne performance de M6 grâce à Loft Story dans une note précédente, mais nous espérions alors que TF1 reprendrait le dessus grâce à la Coupe du Monde en juin. Or, s'il semble que la part de marché de TF1 a bondi de 31,8% en juin 2001 à 34,5% en juin 2002, les revenus publicitaires ne semblent pas avoir suivi la même progression", précise la maison de courtage. "Nous estimons que le marché continue à surestimer la performance de TF1 sur le premier semestre, et nous anticipons donc un abaissement du consensus (des prévisions). Nous pensons que le consensus attend un bénéfice net par action de 0,865 euro pour 2002, contre une notre nouvelle estimation de 0,79 euro", ajoute-t-elle. Morgan Stanley a abaissé de 6% son BNPA prévisionnel 2002 à 0,79 euro et de 2,6% le BNPA prévisionnel pour 2003 à 1,08 euro. Le courtier américain a également abaissé son objectif de cours de 31 euros à 30 euros, en raison de l'absence de bonne nouvelle à l'horizon, qui pourrait inverser la tendance à la baisse du titre. L'intérêt marqué par le groupe pour certains actifs du groupe Kirch ou pour Canal+ pourrait également, s'il se concrétisait, peser sur l'endettement du groupe, tout en distrayant la direction de son coeur de métier, avertit Morgan Stanley. Le courtier américain souligne que la valorisation de TF1 est bien supérieure à celle de ses pairs, puisque l'action TF1 vaut actuellement 23,2 fois le BNPA 2003 estimé, contre 18,8 fois pour Mediaset, qui est la valeur préférée de Morgan Stanley au sein du secteur. "Si cette prime est en partie justifiée, en raison de la croissance plus importante que TF1 tire de son mixe entre télévision gratuite et télévision payante", TF1 est soumise à davantage de concurrence que Mediaset, et les investisseurs pourraient également être tentés de revoir à la baisse les estimations de croissance des chaînes payantes, notamment du bouquet satellite TPS, en raison du débat sur le calendrier du lancement de la télévision numérique terrestre (TNT). "C'est pourquoi, nous continuons à lui préférer des valeurs qui ont un potentiel de croissance plus important, comme Mediaset (38% de potentiel de croissance), Vivendi Universal (85%), Pearson (21%) et VNU (42,4%)", conclut-i

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