Rédaction
28 juillet 2002

Seuls 20% des Français se disent favorables à l'interdiction totale des scènes de pornographie à la télévision, interrogés sur une proposition de loi en ce sens de la députée (UMP) Christine Boutin, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche (JDD). Ils sont autant à estimer que ces scènes doivent continuer à être diffusées sur certaines chaînes uniquement, comme aujourd'hui. En revanche, pour 60% des personnes interrogées, si elles peuvent être diffusées dans ces conditions, il convient de rendre leur accès plus difficile. Ce sondage intervient quelques semaines après la décision du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de "préconiser" une interdiction pure et simple des images pornographiques à la télévision. L'instance de régulation de l'audiovisuel s'appuyait sur une directive européenne jamais transposée dans toute sa rigueur en droit français. Elle faisait valoir aussi "l'accroissement important" de la diffusion de programmes pornographiques et le constat "qu'un nombre non négligeable de mineurs y sont exposés". Le ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon a par ailleurs réuni une commission conduite par la philosophe Blandine Kriegel pour déterminer l'influence de la télévision dans les phénomènes de violence. La question de la pornographie sera au centre de ses travaux. Sur la violence à la télévision en général, le constat des Français est sans appel: 84% d'entre eux estiment que les scènes de violence ou de pornographie ont plutôt augmenté ces dernières années, contre seulement 3% qui sont d'un avis contraire et 10% qui les estiment stables. Dans une interview au JDD, Christine Boutin tempère cependant la portée de sa proposition de loi. Elle précise qu'elle "ne recommande pas une interdiction pure et simple" de la pornographie à la télévision, estimant que "quel que soit le domaine considéré, l'interdiction n'est jamais la bonne solution". Interrogée sur les réserves exprimées par Jean-Jacques Aillagon au sujet de cette interdiction, elle n'en reproche pas moins au ministre d'être "pour l'instant, (...) le seul dans son cas" et de défendre "des idées qui avaient cours il y a vingt ans". Le Sondage Ifop-JDD a été réalisé les 25 et 26 juillet selon la méthode des quotas auprès de 1007 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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