Al Jazeera
 

Rédaction
9 août 2002

Reporters sans frontières (RSF) a demandé au ministre de l'Information jordanien Mohammad Adwan d'"annuler" la fermeture du bureau de la chaîne de télévision qatariote Al Jazira à Amman, accusée de "provoquer la sédition dans le royaume" et de "diffamer" la famille royale. Après cette fermeture intervenue le 7 août, Robert Ménard, secrétaire général de RSF, écrit dans une lettre au ministre jordanien rendue publique jeudi : "Une nouvelle fois, Al Jazira a été réduite au silence dans le monde arabe. Cette censure est inacceptable pour un pays qui se targue sur la scène internationale de respecter la liberté d'expression". "Nous vous demandons d'annuler cette mesure et de permettre à Al Jazira et à ses journalistes de bénéficier d'une nouvelle accréditation", a-t-il ajouté. RSF rappelle que "depuis le début de l'année, Al Jazira a été vivement critiquée par l'Arabie Saoudite et a fait l'objet de censure, au Bahreïn, en mars, et en Irak au mois de juillet". Par ailleurs, souligne l'organisation, de novembre 1998 à avril 1999, le bureau à Amman d'Al Jazira avait été fermé par le gouvernement jordanien. La chaîne avait été accusée d'avoir "insulté intentionnellement et de manière répétée le peuple et le régime jordaniens". Le 7 août, le ministre jordanien de l'Information Mohammad Adwan a retiré l'accréditation d'Al Jazira ce qui a entraîné la fermeture immédiate du bureau de la chaîne à Amman. Al Jazira est accusée par le ministre de "porter sciemment atteinte à la Jordanie et à ses positions nationales". Ce dernier a également interdit aux quatre correspondants de la chaîne de travailler en Jordanie et les a menacés de poursuites judiciaires s'ils ne s'y pliaient pas. Cette mesure fait suite à la diffusion, la veille, de l'émission politique "Direction opposée" au cours de laquelle ont été émises par un intervenant des critiques à l'égard de l'ex-roi de Jordanie. Le directeur d'Al Jazira, Mohammed Jassem Al-Ali, a déclaré que la chaîne regrettait la décision du ministère jordanien de l'Information, mais qu'elle "ne pouvait contrôler les propos de ses invités (lors des émissions) en direct".

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