Politique
 

Rédaction
8 novembre 2002 à 01h00

Le ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon a lancé un nouvel appel au service public de l'audiovisuel pour qu'il assume "pleinement" ses missions, la nuit dernière à l'Assemblée nationale. "Plus de fuite en avant mais de l'approfondissement", a-t-il déclaré à l'adresse de France Télévisions (France 2, France 3 et France 5) lors du débat en première lecture sur le budget 2003 de la Communication. Rappelant que le gouvernement avait décidé de maintenir la préemption de trois canaux en faveur de la holding publique sur le numérique terrestre, M. Aillagon a enchaîné: "il faut au préalable que les chaînes historiques assument pleinement leur mission de service public". "Jamais il n'a suscité autant d'interrogations sur son identité et le respect de ses missions", a poursuivi le ministre, plaçant France Télévisions "au coeur des débats". "La privatisation de France 2 n'est pas à l'ordre du jour", a cependant assuré M. Aillagon pour qui "le service public a besoin d'un vaisseau amiral qui soit le plus à même de fédérer un public nombreux et varié". "La priorité est à l'approfondissement des missions du service public en matière d'information, d'éducation et de distraction", a-t-il martelé, précisant avoir "désigné" cet objectif à la direction de la holding publique pour 2003. Le budget de l'audiovisuel public doit progresser de 2% en 2003 à 2,538 milliards d'euros, sans augmentation de la redevance et hors ressources publicitaires. Le député PS Didier Mathus a pour sa part fustigé un budget "médiocre qui consacre une rupture des engagements pris par l'Etat", notamment à l'égard de France Télévisions et de ses capacités d'investissement dans les programmes. La progression de 2% est "la plus faible depuis cinq ans", a dénoncé le député communiste Frédéric Dutoit. M. Aillagon a assuré à l'inverse que les programmes étaient une "priorité" du gouvernement et que leur budget pourrait progresser de 3% pour France 2 et France 3 et de 4% pour France 5. Le ministre a par ailleurs dit "souhaiter que la synergie entre RFO et France Télévisions soit meilleure", estimant qu'elle profiterait à la qualité des programmes des chaînes de l'outre-mer. Sur le financement dess télévisions associatives locales, il a estimé que "la mise en place d'un fonds de soutien à l'échelle nationale n'apparaît pas pour l'instant réaliste". Il a évoqué en revanche plusieurs "pistes" comme le "regroupement de projets associatifs sur un même canal, l'ouverture de fenêtres associatives dans les programmes des chaînes locales" ou leur financement par les collectivités territoriales. Les crédits de la communication n'ont pas été soumis immédiatement au vote des députés. Ils le seront dans la foulée de l'examen des crédits de la culture.

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