France Télévisions
 

Rédaction
15 novembre 2002

Le mouvement de grève "pour la sauvegarde du service public" a été réconduit jeudi, affectant surtout les antennes de France Inter et France Culture, où les programmes ont laissé place à de la musique, tandis que la plupart des journaux et la météo étaient surpprimés sur France 3. Quelque 70 à 80 salariés de l'audiovisuel public se sont rassemblés dans l'après-midi près du ministère de la Culture de la Communication, à l'appel de la SNRT-CGT, et une délégation intersyndicale a été reçue par des conseillers du ministre Jean-Jacques Aillagon. A Radio France, où seule la CGT a appellé à la grève, il y a eu dans l'après-midi 198 grévistes sur 3.700 personnes devant travailler, a indiqué la porte-parole de la présidence. "Les négociations se poursuivent", a-t-elle ajouté. "Il y a une particularité de Radio France qui explique que, alors que nous avons un taux de grève très faible par rapport à France Télévisions, nous avons des antennes très perturbées. Il suffit qu'une seule personne se déclare gréviste dans une équipe pour que l'émission n'ait pas lieu", a expliqué à l'AFP François Desnoyers, directeur général de la maison ronde. Les perturbations ont essentiellement concerné France Inter et France Culture. A France 3, les négociations entre la direction et les syndicats, entamées dans l'après-midi, ont été suspendues selon des sources concordantes. "L'ensemble des syndicats d'un commun accord demandent au pdg Marc Tessier de prendre en main les négociations", indique un communiqué signé SNJ, SNFORT et CFDT, qui demandent entre autres la "réinternalisation des émissions, des mesures générales sur les salaires et le respect de la législation relative à l'emploi précaire". "Quand plus de 50% des émissions diffusées par France 3, financées avec l'argent public, sont en fait fabriquées par des sociétés privées", c'est inacceptable, selon le SNRT-CGT qui voit dans certaines de ces émissions "un contenu indigne du service public". Selon la direction, la grève a été suivie à 32,8% dans l'après-midi. Les journaux nationaux et "Tout le sport" sont supprimés en raison de ce mouvement. Cinq journaux locaux et un journal régional sont diffusés. "Le rendez-vous pour les Dicos d'or (samedi, ndlr) a beaucoup de chances d'être compromis", selon le SNRT-CGT. "Ne pas assurer la bonne fin de cette émission est un coup dur pour les salariés attachés à un service public de qualité mais c'est malheureusement la seule manière dont ils disposent pour arrêter la liquidation de leurs outils de travail et leur bradage de cette activité au secteur privé". Dans une lettre ouverte au ministre de la Culture signée par la CFDT, la CGC, la CGT, FO, le SITR et le SNJ de France 2, ces syndicats demandent que "les programmes de nos antennes soient effectivement différents de ceux de la télévision privée". "Comment faire une télévision de service public lorsque 80% des programmes (bien que financés par l'argent public) sont fabriqués par des sociétés privées ? ", interpelle l'intersyndicale, estimant que "cet état de fait conduit à un appauvrissement culturel, à une uniformisation". La direction de France 2 recensait 19% de grévistes en soirée. Des rencontres ont eu lieu entre la direction et les syndicats. A Radio France Internationale (RFI), la grève s'est par contre terminée dans la nuit de mercredi à jeudi. Outre les inquiétudes sur l'avenir du service public, les syndicats rappellent que le "point d'indice" qui fixe leur salaire est bloqué depuis 1997.

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