Rédaction
5 décembre 2002

Les journalistes et les employés de la radio-télévision publique italienne observeront une journée de grève le 20 décembre, ont annoncé les syndicats organisateurs en pleine crise au sommet de la RAI. La grève, pendant laquelle sera diffusé le service minimum prévu par la loi, est organisée par la Slc, l'Uilcom, le Snater et l'Usigrai. Les deux premières organisations sont affiliées respectivement aux première et troisième centrales syndicales italiennes la CGIL (gauche) et l'UIL (modéré), les deux autres sont des syndicats catégoriels. La RAI traverse une crise depuis la fin novembre et la démission de trois des cinq membres de son conseil d'administration. Représentatif de l'échiquier politique italien, le conseil d'administration de la RAI est nommé par les présidents de la Chambre des députés et du Sénat. Pier Ferdinando Casini et Marcello Pera étant ont assuré que la crise serait longue à résoudre. Ils sont en effet en désaccord sur la solution à adopter : réintégration des démissionnaires où remplacement complet du conseil d'administration. Les deux représentants proches de l'opposition au sein du conseil d'administration de la RAI, Luigi Zanda, proche du centre-gauche, et Carmine Donzelli, de sensibilité Démocrate de gauche, ont été les premiers à démissionner. Ils ont été suivis par Marco Staderini, conseiller de sensibilité centriste. L'organe de direction de la société se réduit désormais à deux membres, le président Antonio Baldassarre, un ancien président de la cour constitutionnelle et Ettore Adalberto Albertoni, proche du parti populiste de la Ligue du Nord. La décision de recourir à la grève a été prise lors d'assemblées générales tenues ces derniers jours dans les centres de production de Rome, Naples, Milan et Turin à une très large majorité (5 non et 10 abstentions sur 1.500 participants au vote), ont indiqué les syndicats. Les syndicats sont préoccupés par "la baisse de l'audience et donc des conséquences sur les rentrées publicitaires dans les prochains mois, l'absence de plan industriel et de plan éditorial ainsi que le recours croissant à des prestataires extérieurs". "La crise au sommet n'a fait qu'accroître ces préoccupations", indiquent les syndicats qui déplorent que "cette paralysie donne un avantage à la télévision privée" représentée essentiellement par les trois chaînes concurrentes de Mediaset, société appartenant au Président du Conseil, Silvio Berlusconi.

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