Rédaction
18 décembre 2002

La justice allemande a encore accru la pression sur le groupe en faillite Kirch, en estimant recevable une requête de l'éditeur Springer portant sur un remboursement de 767 millions d'euros, une décision qui pourrait porter le coup de grâce à la dernière branche encore solvable de Kirch, TaurusTV. Un tribunal de Munich (sud) a condamné la filiale de Kirch à s'acquitter d'une première tranche de 29 M EUR. Or, Taurus TV ne disposant vraisemblablement pas des 767 M EUR exigés par Springer, elle risque de devoir déposer son bilan, à l'instar de toutes les autres sociétés du groupe Kirch, selon les experts du secteur. L'entreprise a un mois pour faire appel. Kirch et Springer se sont toutefois dits encore ouverts à des discussions, en vue de trouver une solution à l'amiable. Le conflit porte sur une option de vente de parts dans le bouquet de chaînes de télévision allemande ProSiebenSat.1. Springer avait voulu en début d'année exercer cette option obligeant Kirch à lui racheter pour 767 M EUR sa part de 11,5% dans ProSiebenSat.1, entreprise par ailleurs détenue majoritairement par l'une des sociétés du groupe Kirch, KirchMedia. Incapable d'acquitter la somme, Kirch avait fait faillite peu après. Springer avait alors entamé une procédure au civil pour non respect de ses obligations, tentant ainsi de se dédommager au moins partiellement. Les deux parties avaient tenté sans succès de trouver un accord amiable. A en croire le Financial Times Deutschland, la dernière proposition de Kirch portait sur un dédommagement de 40 M EUR, quand Springer espérait au moins le double. Quoiqu'il en soit, cette décision judiciaire ne règle pas la question des ambitions futures dans la télévision de Springer, qui avait indiqué que s'il ne vendait pas ses parts ProSiebenSat.1, il envisageait à l'inverse d'augmenter sa participation pour en faire une participation stratégique. Springer détient des options d'achat lui permettant théoriquement de monter à environ 28% dans ProSiebenSat.1. Une opération qu'il voulait financer, selon la presse, grâce à la somme obtenue en justice de Kirch. Le groupe de presse avait également un moment envisagé de participer à la reprise de KirchMedia, mais finalement renoncé à déposer une offre définitive. Le chef de file du consortium appelé en principe à reprendre KirchMedia, l'éditeur Bauer, a toutefois laissé ouverte la possibilité d'un accord de dernière minute avec Springer.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.