Algérie
 

Mission impossible pour le nouveau gendarme de l'audiovisuel algérien

Emmanuel LANGLOIS
17 janvier 2020 à 23h41

Installer cette semaine par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Mohamed Louber nouveau président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) auras la lourde et délicate tache de refonder le paysage audiovisuel marquer par une anarchie et un non respect des règles d’éthiques et de droits d’auteurs.

Le président de la république fraichement élu , Abdelmadjid Tebboune, avais promis lors de la compagne électorale de revoir le statut des chaines de télés privés lancés depuis 2012 et rehausser le niveau de l’audiovisuel publique afin de répondre aux attentes des algériens mais surtout d’être en phase avec les mutations que connait le pays depuis la révolte du 22 février 2019.

Paradoxe algérien

L’actuelle loi qui régit le secteur de l’audiovisuel, n’autorise pas l’établissement de chaines de télés par contre elle autorise l’ouverture de bureaux de représentations, les chaînes privées, jusqu’à présent interdites, diffusent de l’étranger en Algérie où elles sont de facto tolérées.

En revanche, tous les programmes sont réalisés et montés en Algérie avant d’être envoyés par signal vers les satellites de diffusion. Quand on sait que ces chaînes se partagent un marché publicitaire estimé à quelque 195 millions de dollars (environ 172 millions d’euros) pour une audience de 8 millions de foyers./

Il faut dire qu’avant 2012, les téléspectateurs algérien n’avaient d’autre choix que de regarder la chaîne publique mais depuis la promulgation, en février 2012, de la loi sur la libéralisation de l’audiovisuel, qui a mis fin à cinq décennies de monopole d’État, les chaînes privées se sont multipliées.

Un Choix Logique

Ancien journaliste de la Radiodiffusion-Télévision Algérienne (RTA) et ancien directeur du quotidien en langue Française El-Moudjahid, M. Louber est également conseiller en droit de l'audiovisuel, sa mission est de remédier à cet état de fait.

M.Louber a appelé, dans ce sens, les établissements concernés, publics et privés, à coopérer et à coordonner leur efforts pour le développement de ce secteur sensible, et la réalisation de ses nobles objectifs de solidarité nationale pour en faire un trait d'union social".

M. Louber a promis "d'être à l'écoute de toutes les préoccupations des professionnels du secteur, en appui à la liberté et à la communication et en application des engagements tenus par le Président de la République lors de sa campagne électorale". Pour sa part, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, s'est félicité de la nomination de M. Louber à la tête de l'ARAV, faisant remarquer que sa nomination "coïncide avec l'ouverture d'un chantier essentiel et stratégique relatif au numérique dans ses trois dimensions que sont le Web, la Radio et la Télévision numériques". "C'est un chantier important car lié aussi à la souveraineté cybernétique en vue de la maîtrise des principaux éléments constitutifs du réseau numérique", a-t-il soutenu. Il faut trouver des solutions définitives l'été prochain car "l'Algérie à des engagements internationaux en matière de passage à la communication numérique", a ajouté M. Belhimer.
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