Tunisie
 

Les journalistes tunisiens mettent en garde le gouvernement contre ‘'les médias illégaux''

Emmanuel LANGLOIS
15 juin 2020 à 19h36

Le Syndicat national des Journalistes Tunisiens (SNJT) a regretté l'entretien accordé par le président du parlement Rached Ghannouchi à la chaîne de télévision ‘'illégale'' Nessma TV.

Le syndicat appelle le gouvernement à assumer sa responsabilité envers l'obstination de certains médias soutenus par des partis politiques et personnalités sur lesquels planent des suspicions de corruption à continuer à travailler dans l'illégalité. Pour le syndicat ces pratiques mettent à mal les discours et les slogans de lutte contre la corruption.

Dans une déclaration, le SNJT dénonce l'attitude du président du parlement Rached Ghannouchi qui, estime la même source, traduit une méconnaissance de la culture du respect de la loi. Le syndicat alerte dans ce sens les Tunisiens sur l'existence de tentatives visant à permettre a des “parties suspectes” de mettre la main sur les institutions de l'Etat. Le syndicat appelle à l'urgence d'appliquer la loi.

Le SNJT affirme son plein soutien à la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) qui a publié une déclaration dans ce sens. Le syndicat appelle l'instance de lutte contre la Corruption (INLUCC) à hâter l'examen des dossiers qui lui ont été remis par la HAICA au sujet des chaines de TV Nessma, Zitouna et Hannibal ainsi que de la Radio du Saint Coran.

Le syndicat dénonce des pratiques ayant encouragé les lobbies à “humilier” les institutions de l'Etat, citant en exemple le propriétaire de la station radio coranique qui a ouvert un bureau régional de la radio en question à Sfax, faisant fi aux autorités régionales.

Avant la SNJT, la Haute autorité indépendante de la Communication audiovisuelle (HAICA) s'est dit étonnée mercredi de l'entretien accordé par le président du parlement Rached Ghannouchi à ” Nessma TV”.

Ces pratiques sont contraires aux textes juridiques et réglementaires organisant le secteur audiovisuel et viennent consacrer le non respect de la loi et l'impunité, regrette l'instance dans une déclaration.

La HAICA relève que l'entretien du président du parlement marque un nouveau pas vers la mainmise, par les partis influents, sur les médias, dénonçant le recours à des médias illégaux appartenant à des partis politiques dont la HAICA avait transféré le dossier à l'Instance nationale de Lutte contre la Corruption.

Nessma TV a diffusé un entretien enregistré du président de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) Rached Ghannouchi qui a duré 44 minutes.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.