LFP
 

Rédaction
16 mars 2003 à 01h00

Les problèmes juridiques se multiplient pour la Ligue de football professionnel (LFP), où la négociation des droits TV qui achoppe et les coups de boutoir du président de l'OM, pourfendeur de leurs critères de répartition, ont relancé le débat sur la redistribution de l'argent généré par la TV. A la mi-novembre, l'attribution à Canal+ des droits TV de la L1 (période 2004-07) pour un montant record de 480 millions d'euros avait mis l'eau à la bouche des clubs français. Mais, rapidement, une plainte du diffuseur TPS devant le conseil de la concurrence est venue mettre à mal cet accord. Aujourd'hui, la LFP doit s'en remettre à une médiation judiciaire qui risque fort de déboucher sur une baisse substantielle de cette somme. Alors que les négociations se poursuivent dans la discrétion pour trouver un accord avant la date butoir du 25 mars, le président de l'OM, Christophe Bouchet est venu jeudi attiser les braises sur un autre aspect de la manne télévisuelle. "La LFP vend le championnat sur nos noms mais nous n'en touchons pas les dividendes", a-t-il résumé, après avoir assigné la LFP en justice. M. Bouchet, qui a également déposé une plainte auprès du conseil de la concurrence pour abus de position dominante, conteste la répartition des droits TV et réclame une meilleure prise en compte de la notoriété de son club, télévisé 9 fois sur 10 cette saison. Cette intervention a immanquablement relancé le débat sur la bonne répartition de l'argent généré par la TV, qui constitue aujourd'hui la principale source de revenus des clubs à hauteur de 52 % environ. Pour le président de la LFP, Frédéric Thiriez, soutenu par le ministère des Sports et la Fédération (FFF) qui délègue à la Ligue la gestion des droits TV, pas question de remettre en cause le sacro-saint principe de solidarité qui régit le football français. "Je défends le football dans son ensemble (...). Il y a un point sur lequel je ne transigerai jamais, s'est la solidarité sans laquelle il n'y aurait plus de championnat", a-t-il affirmé. Un principe qui, en résumé, garantit une répartition égalitaire des sommes générées par les droits TV (à hauteur de 83%, le reste étant reversé en fonction des performances sportives). Un principe que ne fait pas l'affaire des grands clubs hexagonaux. Soucieux de lutter à armes égales avec leurs homologues européens, ils réclament plus d'argent, donc une répartition différente préconisant une évolution pour "favoriser la consolidation de locomotives capable de tirer l'ensemble du football vers le haut". Cette évolution pourrait conduire vers un régime différent, qui peut être inspiré de l'Angleterre comme le préconise Bouchet (50% à parts égales, 25% selon le classement final et 25% selon le nombre de diffusion TV), voire même de l'Espagne où prévaut la propriété individuelle des droits. Une dernière solution "radicale" que les dirigeants ne réclament pas encore ouvertement. Pour l'instant, ceux-ci s'en tiennent à un indice de notoriété qui profiterait aux plus illustres d'entre eux (OM, PSG). D'autant que les droits TV de la Ligue des Champions -une épreuve où les clubs français ne font plus que de la figuration- vont être revus à la baisse, une tendance qui risque d'être se répéter pour la L1. Parallèlement les frais, notamment la masse salariale, ne cessent d'augmenter. Le besoin d'argent ne s'est jamais fait aussi pressant. Mais en attendant une répartition des juteux droits TV donnant satisfaction à tout le monde, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) fait figure d'arbitre des élégances, très sourcilleuse sur l'état des finances des clubs. A ce jeu là, la fin de saison pourrait s'annoncer délicate pour plusieurs d'entre eux.

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