Rédaction
20 mars 2003

Le Syndicat des producteurs indépendants (SPI) s'est élevé, dans un communiqué, contre les "divers projets parlementaires ou gouvernementaux" visant à permettre le "renforcement de la concentration dans les médias et la réduction du périmètre du service public". Evoquant une éventuelle abolition de la loi interdisant la détention d'une chaîne nationale à plus de 49%, le SPI "s'étonne que, sous couvert d'une mesure technique, on souhaite favoriser une concentration débridée". "Son abolition aurait pour conséquence de rendre possible la mainmise sans contre-pouvoirs de groupes nationaux et internationaux sur les chaînes nationales", au risque de conduire vers "une déréglementation du dispositif français, garant de la création des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles", ajoute le SPI. Concernant la possibilité pour un groupe de posséder jusqu'à 100% d'un diffuseur local, le SPI distingue deux risques. Si les groupes de presse quotidienne régionale (PQR) prenaient le contrôle à 100% de chaînes locales, il craint une remise en cause du "pluralisme de l'information au niveau local". Et dans l'hypothèse où une chaîne nationale détiendrait ces chaînes, le syndicat redoute une "dérive à l'italienne", où "une syndication de fait (mêmes programmes diffusés par plusieurs chaînes, ndlr) engendrerait un appauvrissement de l'offre de programmes cinématographiques et audiovisuels, tant au niveau local que national". "Enfin, l'ouverture du capital de France 3 aux collectivités locales et aux groupes de presse de la PQR, consacrerait, dans ce contexte, l'affaiblissement du service public", estime le SPI. "Elle remettrait en cause les missions d'intérêt général de France 3 au profit de logiques échappant à tout enjeu culturel et de création". Le syndicat voit dans ces projets "un premier pas vers une dérégulation plus grande encore du secteur de la création cinématographique et audiovisuelle".

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