Satellites
 

Rédaction
29 mars 2003

Le Japon a placé hier en orbite les deux premiers satellites espion de son histoire, dont la mission consistera notamment à surveiller des éventuels tirs de missiles par la Corée du Nord, a-t-on appris de sources officielles. Les deux engins ont été mis en orbite à une altitude de 500 kilomètres par une fusée H-2A lancée par l'agence spatiale nationale NASDA vers 10H30 locales (01H30 GMT) depuis l'île de Tanegashima, à 1.000 kilomètres au sud-ouest de Tokyo. Des images transmises par les télévisions ont montré la fusée s'élevant dans le ciel et traçant une ligne de fumée blanche, depuis sa rampe de lancement. "Notre pays était en retard" dans l'établissement de systèmes de collecte d'informations, a constaté le secrétaire général et porte-parole du gouvernement Yasuo Fukuda. "Avec les satellites, nous allons renforcer notre capacité à recueillir les informations ce qui est nécessaire pour la sécurité du pays", a-t-il ajouté. Le chef de l'Agence de défense Shigeru Ishiba a tenu à préciser que les satellites ne constituaient "pas une menace contre d'autres nations". Le Japon a prévu de lancer au total quatre satellites espion cette année pour un coût de 250 milliards de yens (2,1 mds USD). Environ 400 policiers avaient été déployés sur le site et des bateaux des garde-côtes patrouillaient les eaux aux alentours pour dissuader toute attaque terroriste, pouvant notamment être liée au soutien apporté par Tokyo à la campagne américano-britannique en Irak. Ces mesures de sécurité renforcée s'expliquaient aussi par des informations de la presse japonaise selon lesquelles Pyongyang envisageait de tirer un missile balistique contre le Japon au moment de l'envoi des satellites espion dans l'espace. La Corée du nord, qui a qualifié ces lancements de satellites de "provocation", a tiré deux missiles sol-mer en février et mars et est soupçonnée d'avoir déployé une centaine de missiles de type Rodong-1 d'une portée de 1.300 km pouvant atteindre l'ensemble du Japon. Les deux satellites espion japonais entièrement développés par des firmes locales sont équipés de senseurs optiques capables d'identifier des objets mesurant moins d'un mètre. Le Japon, qui se considérait comme protégé par le parapluie américain pendant les années de guerre froide, a brutalement pris conscience de la nécessité de capacités de défense plus autonomes lors du tir en 1998 par la Corée du Nord d'un missile de moyenne portée Taepodong qui avait survolé l'archipel avant de tomber dans le Pacifique.

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