Rédaction
26 avril 2003

Des producteurs français de programmes télévisuels ont clos vendredi à Beyrouth leur première réunion régionale avec des acheteurs du Moyen-Orient, dans l'espoir pour les premiers de faire une percée sur ce marché, et pour les seconds de diversifier leur approvisionnement. A l'initiative de TV France International (TVFI), structure créée en 1995 par la profession, une dizaine de ses 160 adhérents ont présenté deux jours durant leurs productions à une cinquantaine d'interlocuteurs arabes "avec un certain succès", selon leur délégué général Mathieu Béjot. "Après les premiers contacts, les discussions s'étalent souvent sur des mois. Il est prématuré de dresser un bilan mais il sera certainement positif", a-t-il estimé. "Par exemple, deux années de l'émission scientifique +C'est pas sorcier+ diffusée par FR3 (secteur public) ont été vendues à un distributeur libanais pour le Moyen-Orient, soit 50 fois 26 mn cette année et autant l'année prochaine", a-t-il indiqué à l'AFP. "Nous avons aussi constaté l'intérêt tout à fait nouveau des participants libanais et syriens pour des programmes français de fiction", a noté M. Béjot. Selon lui, les télévisions arabes ont également exprimé "une demande accrue pour les archives, notamment historiques, concernant le Proche et Moyen-Orient, un phénomène lié à l'évidence aux événements régionaux comme la guerre en Irak et le conflit israélo-arabe". Le directeur général de la chaîne qatariote d'informations Al-Jazira, Mohammad Jassem al-Ali, rappelant que son groupe allait lancer une chaîne documentaire en arabe en octobre, a indiqué qu'il avait dès le premier jour de visionnage acheté 25 heures de programmes. "Nous achetons déjà chaque année plus de 400 heures de programmes français pour notre chaîne d'information, qui diffuse trois à quatre heures par jour de documentaires", a-t-il précisé. "Les productions françaises viennent ainsi au second rang derrière les américaines", dont Al-Jazira achète quelque 1.000 heures par an, a-t-il expliqué. Selon M. Al-Ali, "les compagnies françaises de production ont leur style et leur vision propres, et notre but est justement de diversifier les perspectives". "Nous jugeons les documentaires français plus équilibrés notamment que les américains parce que, contrairement à ces derniers, ils sont plus concentrés sur l'image que sur le script (texte)", a-t-il dit. Le président de TVFI, Jean-Louis Guillaud, a souligné que le chiffre d'affaires du secteur à l'exportation était en plein essor. "Les exportations ont doublé de 1995 à 2001, passant à 335 millions d'euros la dernière année citée, dont 126 millions d'euros en vente de programmes finis et le solde en prévente et co-production. Le marché arabe en représente 6 %", a-t-il dit.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.