Vivendi
 

Rédaction
22 mai 2003

L'homme d'affaires Edgar Bronfman Junior, qui avait vendu à Jean-Marie Messier les studios et les disques Universal, se propose maintenant de les racheter, une offre tombant à pic pour le "nouveau" Vivendi de l'ère Fourtou qui veut céder ses actifs américains afin de se désendetter. Ce coup de théâtre, qui a eu pour conséquence la suspension de toutes les fonctions d'administrateurs de la famille Bronfman chez Vivendi Universal (VU), intervient au moment où le patron américain d'un autre groupe de médias, John Malone, se voyait déjà à la tête des studios mythiques. Edgar Bronfman Jr, actuel vice-président du conseil d'administration de VU, a "fait part à Jean-René Fourtou de son intention de mener un consortium d'acquéreurs" répondant à l'objectif que s'est fixé le groupe de céder "certains de ses actifs américains", a annoncé VU mercredi dans un communiqué. Deux journaux américains, le Wall Street Journal et le New York Times, avaient révélé plus tôt l'intention de l'homme d'affaires nord-américain de racheter avec d'autres les studios cinéma Universal, les disques Universal Music et les télévisions câblées américaines (USA Networks) détenus par VU. Bronfman Jr entend garder ensemble les films et les disques Universal et s'est allié avec le câblo-opérateur new-yorkais Cablevision Systems pour la reprise des chaînes câblées, la banque Wachovia et le courtier Merrill Lynch venant compléter le consortium réuni par ses soins. Cette candidature a entraîné la suspension de ses fonctions, et de celles de son père Edgar M. Bronfman, au conseil d'administration de VU. Jean-René Fourtou a saisi de cette question "le comité de gouvernement d'entreprise du conseil d'administration" de VU et "il a été mutuellement décidé de suspendre la participation (des deux hommes) aux réunions des comités et conseils de Vivendi Universal ainsi que tout échange d'information dans ce cadre", selon le communiqué. Il a en outre été décidé "de suspendre certaines dispositions des accords liant la famille Bronfman à la société, ainsi que le contrat de travail liant Edgar Bronfman Junior à une filiale de la société aux Etats-Unis". Le communiqué de VU précise qu'"il a été vérifié que M. Edgar Bronfman Junior ne disposait pas d'informations substantielles et récentes concernant l'opération envisagée, le premier point sur l'état des discussions sur ce dossier devant être fait précisément ce 19 mai (lundi), hors sa présence". Le Pdg de VU avait annoncé fin avril en assemblée générale qu'un "enjeu majeur" de 2003 serait la vente du cinéma, des chaînes câblées et des parcs de loisirs, la question de l'opportunité de vendre à court terme la musique restant en suspens. Le calendrier de ces cessions paraît s'accélérer, à en croire le Figaro de mercredi, selon qui le choix entre les offres "pourrait se faire en juin et l'opération se boucler d'ici fin juillet". L'offre Bronfman, qui n'a pas été chiffrée, constitue en tout cas une concurrence de taille à celle de John Malone. Le patron de Liberty Media, qui se targue de bonnes relations avec le patron d'USA Networks Barry Diller pour racheter le cinéma et la télévision de VU, pourrait devoir augmenter son offre mais, quoi qu'il en soit, il connaît bien moins Universal qu'Edgar Bronfman Jr. Ce dernier avait bâti lui-même cet empire du divertissement au cours des années 1990, avant de le vendre à Vivendi.

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