Vivendi
 

Rédaction
31 juillet 2003

Les studios de cinéma Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) se sont retirés de la course au rachat des actifs américains de divertissement de Vivendi Universal en accusant le groupe français d'être trop gourmand, ce qui pourrait l'obliger à réviser ses objectifs à la baisse. "Metro-Goldwyn-Mayer a informé Vivendi Universal qu'il retirait son offre en cash de 11,5 milliards de dollars pour Vivendi Universal Entertainment (VUE) et qu'il ne participait plus au processus de vente", a indiqué MGM dans un communiqué . "Les actifs de VUE sont attrayants et complèteraient bien MGM. Malheureusement, satisfaire aux attentes de prix actuelles du vendeur ne serait pas cohérent avec notre propre évaluation des actifs", a ajouté Alex Yemenidjian, le PDG de MGM. Selon lui, MGM ne cherche pas à faire des acquisitions à n'importe quel prix, il faut que "cela fasse sens pour ses actionnaires". Le milliardaire Kirk Kerkorian, principal actionnaire de MGM, qui rêvait de créer un mastodonte d'Hollywood en y ajoutant les studios Universal, était pourtant un des candidats les plus déterminés parmi les cinq en lice. Pour augmenter ses chances, MGM avait relevé récemment son offre de 300 millions de dollars, et à 11,5 milliards, son prix était le meilleur qui eut été proposé à Vivendi Universal (VU), selon la presse américaine, qui prédit à son PDG Jean-René Fourtou un mois d'août difficile. "Des dirigeants d'Hollywood chuchotent maintenant que le processus d'enchères suivi avec zèle pour Vivendi Universal Entertainment pourrait s'avérer être le plus gros flop de l'été", écrivait dimanche le New York Times, dans une enquête pointant d'abord du doigt le prix trop élevé demandé par VU. Jean-René Fourtou s'y prend mal, ajoutait en substance le journal new-yorkais, car il ne parvient pas à arrêter sa décision sur quoi vendre à qui et pour combien, la situation étant complexifiée par la grande variété des actifs qu'il entend céder. Les actifs de divertissement regroupés dans la filiale VUE sont les studios de cinéma Universal (occupant les écrans avec "Hulk" cet été), un réseau de télévision câblée USA Networks et des parcs à thème. Le groupe possède en outre aux Etats-Unis la "major" de l'édition musicale Universal Music et une autre filiale qu'il est fermement décidé à vendre, VU Games (jeux vidéo). Après le retrait de MGM, restent en lice quatre candidats pour reprendre VUE: le groupe Liberty Media dirigé par John Malone, le réseau de télévisions NBC (groupe General Electric), Viacom et un groupe d'investisseurs emmené par Edgar Bronfman Jr. Selon le Wall Street journal, le câblo-opérateur américain Comcast pourrait à son tour faire acte de candidature. Vivendi Universal espère procéder à un nouveau tour de table à la mi-août afin de resserrer ses négociations avec "un ou deux" candidats et conclure une transaction avant le 1er septembre, avait ajouté le WSJ dans son édition du 24 juillet. Mardi soir, dans les transactions après bourse, les investisseurs saluaient le retrait de MGM, immédiatement suivie par la décision de Kirk Kerkorian d'augmenter sa participation au capital. L'action MGM valait 14,18 USD à 22H00 GMT, gagnant plus de 10% sur sa valeur en clôture de la séance officielle. Contacté par l'AFP à New York, Vivendi Universal a refusé de réagir. "Nous n'avons pas de commentaires", a déclaré un porte-parole du groupe français.

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