Jean-Jacques Aillagon
 

Rédaction
5 novembre 2003

A six mois de l'élargissement de l'Union européenne, le ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon a défendu le "modèle audiovisuel européen". Il a également souligné "le rôle essentiel" de la directive Télévision sans frontières, "pierre angulaire" de la politique audiovisuelle européenne, qu'il serait "prématuré de remettre en cause". "Nous devons en revanche affiner notre application de certains éléments de la directive" a-t-il indiqué lors des rencontres parlementaires sur l'audiovisuel, organisées à Paris par le député Patrice Martin-Lalande. Le ministre a souhaité que les Etats membres de l'UE se "fédèrent contre le développement de la piraterie, qui menace la survie même de nos auteurs, de nos artistes et de leurs producteurs" et a annoncé que le prochain festival de Cannes sera l'occasion d"'un forte mobilisation en la matière". Il a notamment évoqué un débat entre représentants des majors américaines et des professionnels européens. M. Aillagon a souligné qu'il fallait veiller "à ce que l'élargissement de l'UE soit un atout, et pas un handicap, pour la diversité culturelle". Pour lui, l'Europe doit se garder de "toute offre de libéralisation du secteur audiovisuel dans le cadre des négociations à l'OMC". Il a également insisté sur la défense de "la pérennité d'un service public fort, financé par une redevance", passant par l'affirmation plus forte de sa singularité au niveau national. "Je me réjouis des récentes décisions de la Commission européenne concernant les aides d'Etat apportées par les gouvernements italien, espagnol et portugais à leurs télévisions publiques", a-t-il dit, attendant "la même bienveillance à l'égard du financement de l'audiovisuel public français". Auparavant, dans le bilan de la Directive Télévision sans frontières, Viviane Reding, Commissaire européenne chargée de l'Education et de la Culture, a estimé qu'elle "fonctionnait bien", même si des améliorations peuvent y être apportées. "En règle générale, les Etats membres sont opposés à une réglementation plus détaillée", a t-elle dit. En 2001, a-t-elle rappelé, le secteur audiovisuel en Europe pesait quelque 95 milliards d'euros.

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