Rédaction
13 janvier 2001

La Chambre des députés du Parlement tchèque a adopté dans la nuit de vendredi à samedi une nouvelle loi sur la télévision publique Ceska Televize (CT) qui devrait contribuer au dénouement du conflit qui oppose depuis trois semaines les journalistes et la nouvelle direction de la CT. La loi, votée par une majorité de 133 des 194 députés présents à la chambre de 200 sièges, n'apporte cependant pas une solution immédiate de la crise à la télévision. Elle comporte une clause particulière permettant de transférer à la chambre basse du Parlement les pouvoirs du Conseil de la CT, seul organe habilité à élire et destituer le directeur général de la télévision publique. Les six derniers membres du Conseil ont été destitués vendredi soir lors de la même session extraordinaire de la Chambre des députés. Trois des neuf conseillers ont quitté leurs postes récemment au cours du conflit ouvert entre les protestataires et la nouvelle direction de la chaîne publique. La nouvelle loi sur la CT doit être examinée le 17 janvier par le Sénat, chambre haute du Parlement. Avant d'entrer en vigueur, elle doit être encore signée par le président Vaclav Havel. La Chambre des députés pourrait profiter de ses pouvoirs provisoires lors de sa prochaine session, le 23 janvier, pour nommer un administrateur destiné à assurer l'intérim à la tête de la CT jusqu'à la formation du nouveau Conseil qui sera chargé de l'élection du futur directeur général de la chaîne publique. L'élection le 20 décembre de Jiri Hodac au poste de directeur général de la CT a provoqué un mouvement de protestation des journalistes et salariés de la télévision. Après trois semaines de conflit, M. Hodac a démissionné jeudi "pour des raisons de santé", huit jours après un "malaise" subi le 4 janvier. Le comité de grève des journalistes et salariés de la CT a appelé dans la nuit de vendredi à samedi les membres du directoire nommés par M. Hodac, notamment la directrice de l'information Jana Bobosikova et le directeur financier Jindrich Beznoska, à "démissionner immédiatement". Les protestataires ont fixé un ultimatum à samedi 12H00 locales (11H00 GMT). Si les personnes concernées ne quittent pas leurs postes, la grève de protestation -observée jusqu'à présent sans interruption des programmes- "aura des répercussions sur les émissions des deux chaînes publiques", CT1 et CT2, ont averti les grévistes dans un communiqué.

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