Italie
 

Rédaction
4 décembre 2003

La presse italienne se montre critique sur la nouvelle loi sur l'audiovisuel, le principal quotidien, le Corriere della Sera, la jugeant "déséquilibrée et anti-libérale" et La Stampa la trouvant "peu rassurante". Pour le Corriere, la réforme, dénoncée par l'opposition comme renforcant l'empire médiatique du président du Conseil Silvio Berlusconi, est "déséquilibrée et anti-libérale" car "elle ne promet certainement pas d'augmenter le pluralisme et la liberté d'information". Elle "ne répond pas (non plus) aux critères européens", poursuit le journal qui conclut: "En paraphrasant Talleyrand, nous pourrions dire que l'approbation de la loi a été pire qu'un crime: cela a été une grave erreur". La loi, qui doit être encore signée par le chef de l'Etat, Carlo Azeglio Ciampi, pour entrer en vigueur, permet à M. Berlusconi d'éviter d'avoir à transférer une de ses trois chaînes nationales sur le satellite, où elle perdrait beaucoup de sa valeur commerciale. Elle établit aussi de nouveaux plafonds pour les acteurs de la scène audiovisuelle, à savoir 20% des recettes de l'ensemble du marché des communications -- redevances, abonnements, publicité nationale ou locale, parrainages -- offrant ainsi au groupe médiatique de M. Berlusconi une marge de croissance de 50%, selon la presse. Pour La Stampa (groupe Fiat), "les conséquences pour le pluralisme de l'information et pour les garanties d'équilibre dans un secteur aussi délicat, sont peu rassurantes". Le conflit d'intérêt entre le rôle d'entrepreneur et celui de chef du gouvernement de M. Berlusconi "aurait dû suggérer à la majorité de prêter une attention maximale non seulement aux critiques de l'opposition mais surtout à celles de trois autorités : le président de la République (...), la Cour constitutionnelle (...) et le président de l'Antitrust", l'organisme chargé de veiller au respect de la concurrence, conclut le journal. Propriétaire de trois chaînes de télévision, d'une régie publicitaire et d'une maison d'édition, M. Berlusconi est le seul acteur du secteur audiovisuel à pouvoir tirer parti de cette réforme. Il contrôle par l'intermédiaire de sa majorité également l'audiovisuel public, la RAI.

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