Politique
 

Rédaction
10 décembre 2003

Le gouvernement a décidé de mettre en place un "système de veille" des émissions audiovisuelles qui pourraient contenir des propos racistes ou antisémites et de diffuser, à partir de janvier 2004, un "livret républicain" dans les écoles sur l'histoire de la Shoah. Ces deux annonces ont été faites à l'issue du premier Comité interministériel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, réuni à Matignon sous la présidence de Jean-Pierre Raffarin. La création de ce comité a été décidée le 17 novembre, au lendemain de l'incendie criminel d'une école juive à Gagny (Seine-Saint-Denis). Le Premier ministre a "particulièrement insisté" sur un "travail de veille" des sites internet mais aussi des "émissions de télévision, de radio" et de la presse écrite qui pourraient contenir "de près ou de loin" des éléments à "caractère antisémite ou raciste", a rendu compte le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé. "Le président du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) sera saisi de manière systématique sur ces sujets et une action pénale sera engagée lorsque cela le justifiera", a-t-il ajouté. Le livret républicain "va beaucoup plus que par le passé intégrer toute une série d'éléments de référence de films pédagogiques afin de mieux faire connaître ce qu'a été l'histoire de la Shoah", a ajouté M. Copé. Destiné aux élèves du primaire et du secondaire, il sera diffusé en janvier. Au-delà de ces "supports pédagogiques", l'idée du ministre de l'Education Luc Ferry est "d'encourager la mise en place de voyages d'études, notamment sur les lieux de mémoire de la Shoah, en particulier à Auschwitz", a-t-il ajouté. Le prochain comité interministériel aura justement lieu le 29 janvier, au surlendemain de la commémoration de la Shoah. Plus généralement, le gouvernement a réaffirmé sa "détermination totale à lutter contre tous les formes d'antisémitisme et de racisme" et à "mettre en oeuvre des moyens très importants", qu'il s'agisse de répression ou de prévention et d'éducation des jeunes, a-t-il dit. M. Raffarin a souhaité un "suivi statistique bien identifié" des actes, qui "donne lieu à des poursuites et sanctions systématiques, notamment par l'application de la loi Lellouche qui prévoit des circonstances aggravantes en la matière". Le Garde des sceaux Dominique Perben a envoyé sur ce point une circulaire précise aux procureurs généraux. Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a envoyé une circulaire aux préfets pour renforcer les moyens de protection des sites sensibles.

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