Mars
 

Rédaction
28 décembre 2003

L'atterrisseur Beagle 2, qui devait se poser jeudi matin sur Mars, a manqué une autre possibilité de contact avec le vaisseau spatial de la Nasa Mars Odyssey samedi matin, ont annoncé les responsables du projet, lors d'une conférence de presse diffusée sur internet. Une dernière tentative de contact avec Mars Odyssey a échoué alors qu'une fenêtre était ouverte entre 06h17 (07h17 GMT) et 07h37 (08h37 GMT) samedi, selon les scientifiques de la mission de Camden (Londres). L'incertitude persistait ainsi sur le sort du robot européen Beagle 2, mais les scientifiques ne baissaient toujours pas les bras. "Ce n'est pas une bonne nouvelle", a déclaré le professeur Alan Wells, un des membres de l'équipe scientifique de l'Open University, à Camden, au nord de Londres. "C'est un revers", a-t-il dit en ajoutant toutefois que tout espoir n'était pas perdu et que toute une série de nouvelles tentatives de contact reste programmée. Les scientifiques, qui n'excluent pas une panne dans le système de communication de Mars Odyssey, ont demandé à la Nasa d'en vérifier le bon fonctionnement. Le vaisseau avait connu quelques avaries de communication en octobre dernier après avoir subi de violentes radiations solaires. Mais les espoirs des responsables de la mission reposaient, samedi, surtout sur le vaisseau-mère de Beagle 2, Mars Express, qui semble être le plus à même d'établir un contact avec l'atterrisseur. Toutefois, Mars Express, qui effectue de délicates manoeuvres actuellement dans l'espace pour lui permettre de se placer dans l'orbite polaire de la planète Mars, ne pourra pas accomplir cette mission de communication avec Beagle 2 avant le 4 janvier. "Nous reconnaissons que Mars Express est notre meilleure chance de communication dès qu'il sera disponible", a déclaré le professeur Colin Pillinger. "Mars Express est notre premier moyen de communication. C'est celui sur le lequel nous avons passé la plupart de notre temps à tester, au cours des cinq dernières années", a t-il souligné. "Vraiment et sincèrement, nous attendons jusqu'au 4 janvier pour une véritable grande tentative de contact avec Mars Express", a précisé le professeur Pillinger. Vendredi, Mars Odyssey, qui survolait peu après 18h00 GMT la zone où le robot devait se poser, et le radiotélescope géant de Jodrell Bank, près de Manchester (Grande-Bretagne), avaient tenté en vain de capter le signal attendu, une séquence de neuf notes de musique du groupe de pop britannique Blur. Le silence du robot, qui a pour mission de détecter des traces de vie passée ou présente sur Mars, a terni le succès de la mise en orbite de la sonde de l'Agence spatiale européenne (ESA) Mars Express au matin de Noël, après six mois de croisière, soit un parcours de 400 millions de km vers Mars, la première mission interplanétaire de l'Europe spatiale. La sonde européenne se trouve sur une orbite équatoriale allongée autour de Mars et sera propulsée jusqu'à ce qu'elle atteigne son orbite polaire le 30 décembre. Les instruments embarqués à bord de Mars Express permettront de prendre "des images très intéressantes, avec une couverture globale de la planète, ce qui n'existe pas actuellement", selon Augustin Chicarro, responsable scientifique de la mission. Selon les responsables de l'ESA, Beagle 2, sans doute la partie la plus spectaculaire, ne représente en fait que 10% de l'ensemble de la mission. "Après deux à trois jours de tentatives de contact, les chances vont cependant commencer à diminuer", reconnaît toutefois Augustin Chicarro. La mission Beagle ne serait considérée comme définitivement perdue si aucun contact n'avait pu être établi avec l'engin après sept jours d'efforts, les scientifiques britanniques avançant même le 4 janvier comme date-butoir. Mars Express devrait en effet être à partir de cette date en mesure de recevoir les éventuels signaux du robot. L'odyssée de Mars Express, première tentative faite en solo par l'Europe vers une autre planète, avait commencé le 2 juin, avec le lancement du satellite accompagné de son atterrisseur par une fusée Soyouz-Fregat, au départ de Baïkonour (Kazakhstan). Le voyage a duré 205 jours et couvert 400 millions de kilomètres.

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