Rédaction
29 décembre 2003

Les entreprises européennes de l'industrie du multimédia ont rattrapé leur retard sur leurs concurrentes américaines, surtout à partir de l'année 2000, "grâce en grande partie aux firmes françaises", indique une étude publiée par le ministère français de l'Industrie. Cette étude sur les stratégies de rapprochements dans l'industrie du multimédia --électronique grand public, contenus multimédia et télédiffusion, commerce électronique, logiciels et services multimédias, accès internet...-- entre 1993 et 2002 note une "forte offensive" des sociétés européennes dans tous les secteurs du multimédia. Les Etats-Unis représentaient 76% des opérations de rapprochement entre 1993 et 1998 et l'Europe 50%. En 1999-2002, les entreprises européennes arrivent en tête (64%) devant les américaines (62%). "La France se trouve au coeur de ce dynamisme européen", est-il souligné, les entreprises de l'Hexagone représentant 52,1% des opérations de rapprochement depuis 1993, loin devant l'Allemagne (20,4%), le Royaume-Uni (19,7%) et les Pays-Bas (10,4%). "Quel que soit le secteur", la France "occupe toujours le deuxième rang mondial derrière les Etats-Unis", indique l'étude. Les secteurs où les groupes français sont les plus présents sont les jeux et loisirs (25,4%), le commerce électronique (20,4%), les équipements multimédias (16,8%), la télévision interactive, l'accès internet (9,2%) et les services multimédias (7%). Dans le seul domaine des jeux, la France classe sur la période observée trois sociétés parmi les 12 premiers éditeurs de jeux mondiaux (Infogrames, Ubi Soft et Vivendi Universal Games). Les "points faibles" des sociétés françaises se trouvent dans les activités comme l'édition de logiciels multimédias, la fabrication des équipements informatiques et la production de circuits intégrés multimédias. Sur l'ensemble de l'Europe, les sociétés du Vieux continent sont leaders, toujours en termes de taux de participation aux opérations d'alliances ou de rachats, dans cinq secteurs: accès internet, équipements multimédias, jeux et loisirs, services multimédias et télévision interactive. Autre fait majeur, souligne l'étude, "l'Europe a non seulement rattrapé mais dépassé les Etats-Unis par son implication dans les alliances en Recherche et Développement". Les opérations de rapprochement répondent à la volonté stratégique des acteurs "de faire partie du triangle magique" comprenant "contenus, tuyaux et abonnés", note l'étude. "Les récentes opérations de rapprochement traduisent l'affirmation d'un modèle économique nouveau, centré sur les contenus, celui de la convergence" des supports et des contenus. Par secteur, les jeux et loisirs (19,6%), le commerce électronique (18,2%), les équipements multimédias (17,6%), les logiciels (12,2%) et la télévision interactive (8,4%) et câblée (7,8%) représentent 84% des opérations de rapprochement sur 1993-2002. A noter une baisse des opérations en 2001, après l'éclatement de la bulle internet et en raison du manque de visibilité sur ces industries. La reprise a concerné en 2002 tous les secteurs sauf les jeux et loisirs et la télévision câblée. Sur la période, les alliances représentent globalement les deux tiers des opérations et la croissance externe un tiers. L'étude prévoit que les acteurs du multimédia "vont désormais élaborer des rapprochements beaucoup moins forts que les rachats et fusions et opteront pour des alliances au cas par cas". Les alliances "seront de plus en plus privilégiées pour mettre en commun les atouts des uns et des autres dans un environnement de plus en plus concurrentiel".

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