Radio France
 

Rédaction
3 février 2004 à 01h00

Les journalistes de Radio France s'apprêtent à entamer mardi leur deuxième semaine de grève, après avoir provoqué lundi une réunion avec leur PDG Jean-Marie Cavada et cherché le soutien des parlementaires et de l'opinion. Réunis en assemblée générale en début d'après-midi, une centaine de grévistes ont voté à l'unanimité en faveur de la poursuite de la grève, entamée le 27 janvier, et sont allés demander une rencontre avec le président directeur général Jean-Marie Cavada, qui s'est engagé à les recevoir en fin d'après-midi. "Nous sommes nous-mêmes surpris par la détermination des grévistes" après le week-end, a indiqué à l'AFP Hubert Huertas, délégué SNJ et porte-parole de l'Intersyndicale (SNJ, FO, CGT, CFDT, CFTC, CGC). Selon les syndicats, la mobilisation n'a pas faibli lundi dans les différentes antennnes de Radio France (France Info, France Inter, France Bleu, RFI, France Musiques, France Culture et le Mouv'), où les programmes d'information restent perturbés. Il y avait lundi, selon l'intersyndicale, 90% de grévistes à France Info, 70% à France Inter, 60% à France Bleu, où "plusieurs des 42 rédactions locales sont en grève à 100%". Au Mouv', qui compte une dizaine de journalistes, les trois quarts étaient en grève. Pour sa part, la direction avance un chiffre plus faible, avec un taux de participation à la grève de 41%, en baisse par rapport au chiffre de vendredi, samedi et dimanche (45,5%). Lundi, une cinquantaine de grévistes sont allés à l'Assemblée nationale puis au Sénat, afin de remettre aux parlementaires une lettre demandant le soutien du parlement dans le conflit qui les oppose à la direction et au gouvernement. Les journalistes, qui demandent un rapprochement de leurs salaires avec ceux de France 3, ont essuyé un refus du ministère de la Culture et de la Communication, leur autorité de tutelle. Selon le ministre Jean-Jacques Aillagon, il n'y pas pas lieu de faire de comparaisons de salaires entre deux sociétés de l'audiovisuel public. Par ailleurs, ce dernier a refusé de nommer un médiateur comme le demandaient les journalistes. La direction de Radio France estime que son budget pour 2004, voté par le Parlement, ne lui permet pas de répondre favorablement aux demandes des grévistes. Les journalistes en grève ont engrangé des soutiens tout au long de la journée, notamment celui du Parti socialiste. Ce dernier a déclaré lundi qu'il appuyait la demande des syndicats pour la désignation d'un médiateur permettant d'éviter "le pourrissement du conflit". Le mouvement a également reçu le soutien du syndicat CGT. "Il y a une unité très, très profonde des grévistes. C'est un message incontournable qu'il serait parfaitement fou d'ignorer", a estimé Hubert Huertas. Les grévistes des rédactions parisiennes attendaient notamment l'arrivée à Paris mardi des grévistes des rédactions locales, pour une assemblée générale prévue en début d'après-midi dans le foyer de la Maison de la Radio. "La rencontre prévue lundi soir avec Jean-Marie Cavada n'est pas une réunion de négociation, souligne-t-on de source syndicale. Elle a simplement pour but de manifester la détermination du mouvement". Radio France n'avait pas connu de grève aussi importante depuis 1994, date à laquelle était entré en vigueur un accord salarial jamais dénoncé jusqu'ici.

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