Al-Manar
 

Rédaction
7 octobre 2005

Une délégation de députés libanais, en visite officielle à Paris, a plaidé jeudi pour une reprise de la diffusion d'Al-Manar, la chaîne du parti intégriste chiite libanais Hezbollah interdite en France depuis décembre 2004, a-t-on appris auprès d'un de ses deux membres. La délégation de deux députés a été reçue par Dominique Baudis, le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), autorité de régulation. Elle a également eu des entretiens aux ministères des Affaires étrangères et de la Culture, à l'Assemblée nationale et au Sénat, a indiqué à l'AFP, Hassan Fadlalah, député du Hezbollah, qui était accompagné du député Abdallah Farhat. Le CSA a résilié en décembre 2004 la convention de diffusion d'Al-Manar et le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, a ordonné alors à l'opérateur de satellite Eutelsat de cesser la diffusion de la chaîne en raison des "connotations antisémites" de ses émissions. "La rencontre avec le président du CSA a été utile. Nous avons eu un dialogue consacré à l'affaire d'Al-Manar. Il y a eu de part et d'autre des propositions pour régler ce problème mais il n'était pas question de sortir de cette rencontre avec une solution", a déclaré M. Fadlalah soulignant la "volonté" de la chaîne de "travailler dans le cadre de la loi française". Il a ajouté que cette demande intervenait avant une nouvelle audience que le Conseil d'Etat doit, selon lui, consacrer à la chaîne à une date non encore déterminée. Contacté, le CSA a indiqué avoir reçu la délégation à sa demande pour un "échange de vues à caractère informel". Paris milite auprès de ses partenaires européens pour qu'Al-Manar soit interdite dans toute l'Union européenne. Au ministère des Affaires étrangères, les entretiens ont porté "sur des sujets d'intérêt commun, l'appui de la France aux réformes au Liban et la mise en oeuvre" de la résolution 1559 de l'Onu qui a permis la fin de la tutelle syrienne sur le Liban et qui prévoit aussi le désarmement du Hezbollah, selon un porte-parole. "Nous avons expliqué que la résistance était l'expression de la volonté des Libanais, qu'elle avait fait l'objet d'un accord inter-libanais et qu'elle relevait de la compétence du gouvernement libanais", a déclaré pour sa part M. Fadlalah en soulignant que les différents entretiens ont été "constructifs" et "profonds".

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