Télévision
 

Rédaction
26 juin 2006

Les représentants des télévisions publiques francophones, réunis pour la 72ème session plénière de la Communauté des Télévisions francophones (CFT), ont serré les rangs dimanche à Deauville (Calvados) aux termes de trois jours de débats face au défi du numérique et des nouveaux modes de consommation des programmes. Face à la révolution numérique, "nous devons nous serrer les coudes", a notamment déclaré le directeur de la télévision belge RTBF Alain Gerlache, qui présidait la commission sur les grilles de programme. De son côté, Dominique Wolton, chercheur au CNRS, spécialiste des sciences de la communication, chargé de faire la synthèse des travaux, a souligné que "les gens veulent bien s'ouvrir à la mondialisation, à condition de garder leurs racines, toutes leurs racines". Devant les participants, représentant 13 chaînes publiques de quatre pays (France, Belgique, Suisse et Canada), le sociologue, auteur d'un ouvrage intitulé "Demain, la francophonie", a estimé que la communauté de langue est donc une chance pour les télévisions publiques de langue française. Il préconise la création d'un "forum des médias francophones", qui ne soit pas un simple lieu d'échanges et de rencontres, mais aussi un véritable groupe de pression politique, en mesure de s'opposer à la domination du modèle américain. Responsable de la commission information, Philippe Dessaint, directeur de l'information de TV5Monde a souhaité pour sa part une "mutualisation" des moyens pour constituer à l'étranger un réseau de correspondants francophones. Face aux nouvelles formes de télévision, internet, télévision par ADSL, vidéo à la demande, et la multiplication des écrans, "il faut passer d'une culture d'antenne à une culture de média", a estimé de son côté Roger-André Larrieu, conseiller de la direction de France 3 et responsable de la commission sur le développement stratégique. Pour Dominique Wolton, qui dénonce le "masochisme" des francophones envers leurs services publics audiovisuels et qui souhaite en particulier une "revalorisation" de TV5Monde et d'Euronews, il faut donner aux services publics les moyens financiers de s'adapter aux nouvelles formes de télévision. Cependant le service public conserve selon lui un atout qui dépasse les évolutions techniques: la "légitimité" qui vient de "ce qu'il apporte comme culture commune", et qui constitue son "label de marque".

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