Rédaction
24 octobre 2001

La Chambre des comptes d'Ile-de-France s'étonne, dans un rapport débattu à l'Hôtel de Ville, de la "fuite en avant" dans le financement par la mairie de Paris de la radio 95.2 Paris FM, dissoute en 1999 après 17 ans d'existence. Depuis 1982, la Ville de Paris a investi un total "approchant 148 MF, pour des résultats modestes en terme d'audience", relèvent les magistrats dans une "Lettre d'observations définitives". Jacques Chirac étant maire, 95.2 avait succédé à une première antenne, Radio Service Tour Eiffel, financée par la mairie, dans le but de remplacer ces subventions par des ressources publicitaires. Mais, selon le rapport, l'audience a oscillé entre 0,1 à 0,9%, avec une pointe à 1,1% en juin 1991. Le rapport note que "les cinq salariés ayant perçu les plus fortes rémunérations entre 1990 et 1994, ont représenté à eux seuls en moyenne environ 27% de la masse salariale". La radio a eu en moyenne 30 salariés. Devant les difficultés financières, des plans de restructuration ont été mis sur pied avec l'entrée dans la société de la RATP, du groupe Vivendi. La liquidation, décidée sous Jean Tiberi, s'est faite avec une répartition des charges défavorable à la Ville de Paris, note le rapport. "Au-delà des financements publics accordés par la Ville, on peut s'interroger sur les raisons qui ont incité les responsables de la collectivité parisienne à poursuivre l'exloitation d'une station radiophonique en dehors de toute réelle considération d'ordre économique", écrit la chambre régionale. Il n'était pas "illégitime de vouloir offrir aux Parisiens un format radio axé sur la proximité et le service public", a jugé la MDC Karen Taieb. Mais "la gestion de cet outil a été en tous points désastreuse". Jacques Bravo (PS) a parlé d'un "dossier accablant" : "l'auditeur de 95.2 a été le plus cher de France." L'ex-maire Jean Tiberi a vu des arrière-pensées "politiciennes" dans ces critiques, tout en relevant qu'il n'y en avait "jamais eu une seule sur l'utilisation de l'argent des contribuables à des fins partisanes".

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