Nicolas Sarkozy
 

Rédaction
15 février 2008

Une réunion doit se tenir vendredi à l'Elysée sur l'audiovisuel extérieur public, au cours de laquelle pourrait être nommé le président de la nouvelle holding coiffant les chaînes TV5Monde, France 24 et Radio France Internationale, a-t-on appris de sources concordantes. Selon Jean-François Téaldi (SNJ-CGT), un des porte-parole de l'intersyndicale de l'audiovisuel public, "le président Nicolas Sarkozy a choisi le nom du président de la holding, qui sera Pierre Louette (Pdg de l'Agence France-Presse), et l'annoncera vendredi". Le responsable syndical n'a pas souhaité citer ses sources. Interrogé peu avant, Pierre Louette avait répété "ne pas souhaiter quitter l'AFP". La réunion vendredi entre Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel doit permettre d'examiner la "suite du rapport" sur l'audiovisuel extérieur et "la question de la gouvernance" du nouvel ensemble, confirment des sources concordantes. Ce rapport de Georges-Marc Benamou, conseiller du président pour l'audiovisuel et la culture, remis en novembre, préconise la création d'une holding qui pourrait s'appeler "FranceMonde" et coifferait TV5 Monde, France 24 et RFI, les trois entités gardant leur marque propre. Déjà mardi, un proche du président avait indiqué qu'il était "possible" que le président de cette holding soit nommé vendredi. Plusieurs noms circulent depuis quelques semaines dont celui de M. Louette, et ceux de Emmanuel Hoog, patron de l'Institut national de l'audiovisuel (Ina), et Alain de Pouzilhac, à la tête de France 24. Le projet de réforme soulève l'inquiétude des salariés des trois sociétés ainsi que des partenaires francophones de TV5Monde. Le 8 janvier, M. Sarkozy avait déclaré qu'"une chaîne publique, France Monde, qui garderait l'identité de chacun des participants, ne peut que parler français". "Avec l'argent du contribuable je ne suis pas disposé à diffuser une chaîne qui ne parle pas français", avait-il ajouté. Ces propos avaient provoqué un tollé à France 24 dont les syndicats ont dénoncé la "frilosité" du projet, en défendant une chaîne trilingue. La directrice adjointe de France 24 et responsable du service arabe de la chaîne avait qualifié les déclarations du chef de l'Etat de "choc" pour France 24. La perspective de la création de cette holding provoque par ailleurs l'ire des partenaires de TV5Monde, qui ne veulent pas, à l'instar de la Belgique, participer au financement d'un "outil de rayonnement franco-français". Le capital de cette chaîne est détenu par des entreprises audiovisuelles publiques françaises, suisse, belge et québécoise. Le comité d'entreprise (CE) de TV5Monde a déclenché mardi un droit d'alerte, en raison des "inquiétudes sérieuses" sur l'identité francophone de la chaîne et son indépendance éditoriale. Mercredi, les salariés de RFI et de TV5Monde se sont mis en grève (40% de grévistes à RFI, 65% à TV5 Monde). Les trois chaînes que le gouvernement veut rapprocher ont actuellement des structures de capital variées, ainsi que des tutelles et des sources de financement différentes. Environ 1.800 salariés au total sont concernés.

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