L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) a demandé à l'opérateur de satellite Eutelsat, de reprendre la diffusion en Asie de la chaîne en langue chinoise NTDTV (New Tang Dynasty TV) interrompue depuis le 16 juin. Dans un communiqué, l'organisation a précisé qu'elle avait écrit dans ce sens au PDG d'Eutelsat, Guliano Berretta. "Eutelsat doit respecter les principes d'égalité dans l'accès, le pluralisme et la non discrimination" inscrits dans sa convention, a souligné RSF. Le personnel de NTDTV, qui se présente comme la "seule télévision chinoise libre", a manifesté dans plusieurs capitales européennes pour se plaindre de l'interruption de son signal vers l'Asie, en rejetant la responsabilité de cette coupure sur la direction d'Eutelsat. Dans un communiqué publié le 25 juillet, Eutelsat avait souligné que cette interruption était due à un incident technique qui avait affecté son satellite W5. "Il n'a pas été possible de proposer au sein de la flotte d'Eutelsat de solution aux clients intéressés exclusivement par la diffusion de leurs services en Asie", précisait l'opérateur satellitaire. A cette occasion, la société Eutelsat assurait qu'elle était "indépendante" et qu'elle n'entretenait "aucun préjugé" à l'égard de NTDTV. Eutelsat notait par ailleurs que NTDTV n'avait "pas exploré" les solutions alternatives qui lui étaient proposées, en se tournant vers des concurrents d'Eutelsat. De son côté, RSF a contesté cette explication et a estimé qu'Eutelsat "pourrait techniquement reprendre la diffusion de NTDTV vers l'Asie dès aujourd'hui". "Plusieurs éléments laissent penser que la suspension de NTDTV, chaîne maintes fois décriée par le gouvernement chinois pour ses émissions sur la situation des droits de l'Homme en Chine, n'est pas seulement due à un problème technique", a estimé RSF.