Film
 

Rédaction
22 avril 2009

La Cinémathèque française a souligné que des amendements à la loi Evin contre le tabac sont nécessaires car son application "rigide" conduit à "faire prendre des décisions absurdes", telles que la suppression de la pipe sur l'affiche de l'exposition consacrée à Jacques Tati. La régie publicitaire de la RATP, Métrobus, ayant estimé que "l'image de Mr Hulot dans le film +Mon Oncle+, sa pipe à la bouche" contrevenait à la loi, Macha Makeïeff, commissaire de l'exposition et ayant droit de l'oeuvre de Jacques Tati, avait proposé de remplacer "la pipe par un petit moulin à vent". Cette idée, la "meilleure possible" estime la Cinémathèque dans un communiqué, avait le mérite de respecter la lettre de la loi tout en attirant l'attention à la fois sur "la substitution" et sur "son absurdité". Cette campagne d'affichage dans le métro et sur les autobus parisiens a toutefois "provoqué une campagne de presse d'une ampleur inattendue", dit-elle. Il en ressort que "l'application rigide de la loi Evin, stricto sensu, dans un contexte artistique et patrimonial sans ambiguïté possible d'interprétation, amène à faire prendre des décisions absurdes, si ce n'est contre-productives, qui s'apparentent à une forme de censure", estime l'institution. Pour celle-ci, "il convient donc de rechercher les moyens d'amender la loi, en concertation avec les professionnels et dans des conditions suffisamment restrictives (...) pour éviter un blocage définitif". La Cinémathèque a conclu en espérant que "cet incident de caractère burlesque, bien dans l'esprit de Jacques Tati", conduise à cette solution.

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