France 3
 

Rédaction
9 mai 2009

La première génération d'immigrés maghrébins a inspiré peu de téléfilms français. Réalisé pour France 3, diffusé ce soir à 20h35, "Le choix de Myriam", saga romanesque en deux épisodes, donne un coup de projecteur bienvenu sur cet épisode de notre histoire avec une approche grand public. Cette mini-série signée Malik Chibane plonge dans la France des années 1960, côté bidonvilles et HLM. En pleine guerre d'Algérie, Kader Baccouche, jeune marié, quitte son village de Kabylie pour venir travailler en France dans le bâtiment. Comme la majorité de ses "frères", il vit dans un bidonville de la région parisienne, où il est rejoint par sa femme Myriam. Sur le chantier Kader est traité comme un esclave; Myriam perd son frère lors de la manifestation pacifique du FLN (17 octobre 1961) sévèrement réprimée par la police de Papon: cette "terre d'accueil" s'avérant peu chaleureuse, le couple rêve de rentrer au "bled". Mais le destin force les choses et la perspective d'un retour s'éloigne car ils obtiennent un HLM et se rendent compte que pour leurs enfants, la France représente aussi une chance. +Le choix de Myriam+, "c'est d'abord une histoire d'amour" qui parle aussi d'une époque: la pilule, la minijupe, la télé en couleur..., souligne Anne Holmes, directrice de la fiction de France 3. Loin d'être un film "ethnique", "Le choix de Myriam" se veut un film universel sur le déracinement, avec des personnages auxquels "tout le monde peut s'identifier". Certaines situations perdent malheureusement de leur crédibilité du fait de cette dimension parfois trop grand public et trop lisse. Le film a toutefois le mérite d'éviter les clichés. "Je cherchais depuis longtemps une série qui ne soit pas manichéenne avec les pauvres immigrés d'un côté, les méchants Français de l'autre", fait valoir la productrice, Nelly Kafsky. La force de la série réside beaucoup dans sa "brochette" d'acteurs (Mehdi Nebbou, Leila Bekhti, Abel Jafri, Abdlehafid Metalsi, Nailia Harzoune...), de jeunes "beurs" qui se sont pour la plupart glissés dans la peau de leurs propres parents.

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