Politique
 

Rédaction
30 janvier 2003 à 01h00

La Cour des comptes appelle à un "plan d'action stratégique" pour l'audiovisuel extérieur de la France, jugeant que "beaucoup d'efforts restent à accomplir" pour clarifier ses structures (RFI, RFO, TV5, CFI...) et le rendre plus efficace, dans son rapport annuel publié mercredi. La Cour note que la croissance des moyens consacrés à l'audiovisuel extérieur (+13% de 1997 à 2000) se solde "par des taux d'audiences le plus souvent confidentiels". Le gouvernement, renchérit-elle, "ne dispose d'aucun tableau de bord" pour mesurer les résultats de sa politique. Pour le gendarme des finances publiques, il s'agit aussi d'"impliquer Radio France et France Télévisions" dans la politique audiovisuelle extérieure. "A l'heure de la constitution de grands groupes de communication internationaux, la coexistence de sociétés purement hexagonales et d'opérateurs comme TV5 et CFI (banque de programmes français à destination des pays en voie de développement, ndlr) représente une déperdition d'énergie et de ressources publiques", martèle la Cour. "Elle peut même devenir très coûteuse si, comme il en a émis l'intention, le groupe France Télévisions décide d'être présent sur les réseaux câblés et sur les bouquets satellites, faisant, par là même, naître une concurrence avec TV5", met-elle en garde. Le principe des contrats d'objectifs et de moyens, préconise la Cour, devrait être étendu à CFI et TV5 avec "des objectifs raisonnables de pénétration et d'audience" pour cette dernière. D'autant que les "doutes" de la Cour sur les conséquences financières du glissement de TV5 d'une "vitrine des meilleures émissions francophones" à "un contenu plus journalistique et divertissant" sont encore "renforcés" par la perspective de la création d'une CNN à la française. Selon la Cour, depuis 1992, date de son précédent audit du secteur, "le diagnostic demeure le même: changements fréquents de stratégie, absence d'instance de pilotage, pluralité d'outils". Tout cela, relève-t-elle, "contraste" avec les "instruments uniques" dont dispose le Royaume-Uni avec la BBC, la Suisse avec Radio Suisse internationale ou l'Allemagne avec la Deutsche Welle. "Si la situation des opérateurs s'est clarifiée depuis 1996 dans le domaine radiophonique, elle reste encore confuse dans le secteur de la télévision", résume-t-elle.

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