Rédaction
4 juin 2003

La télévision privée russe TVS, détenue par un consortium d'hommes d'affaires depuis sa naissance il y a un an sur les cendres de l'ex-chaîne TV6 du magnat en exil Boris Berezovski, est dans la tourmente et a commencé d'être débranchée du réseau câblé à Moscou hier mardi. Hormis TVS, la télévision russe compte deux chaînes généralistes publiques, et la chaîne NTV qui n'est privée que sur le papier, étant détenue par le géant gazier Gazprom lui-même contrôlé par l'Etat. La société municipale de télécommunications Mostelekom a commencé de débrancher TVS de ses réseaux câblés qui alimentent quelque 3 millions de foyers, soit près des trois quarts de la capitale russe, et cette opération sera achevée d'ici vendredi, a déclaré mardi son directeur général Alexandre Makhonov, cité par Itar-Tass. Mostelekom a démenti que sa décision soit de nature politique, la justifiant par une dette de 8 millions de dollars de TVS pour ses services de diffusion. Selon le directeur de TVS Oleg Kisselev, qui dément la dette de la chaîne à Mostelekom, le conflit a en fait été initié par la mairie de Moscou dans le seul but de récupérer la fréquence pour y diffuser une chaîne sportive. Survenant à quelques mois des législatives de décembre, les problèmes de TVS ont néanmoins fait la Une de plusieurs journaux russes mardi. Ceux-ci ont souligné que la chaîne était minée par une lutte pour en prendre le contrôle total entre deux groupes de ses principaux actionnaires menés d'une part par l'ancien vice-Premier ministre et actuel président du monopole de l'électricité SEU Anatoli Tchoubaïs, et d'autre part par le magnat de l'aluminium russe Oleg Deripaska. La chaîne TVS était née en juin 2002 par la création d'un consortium d'hommes d'affaires qui était censé en garantir l'indépendance, après la fermeture controversée par la justice de la chaîne d'opposition TV6 de Boris Berezovski. Auparavant, en 2001, c'est la chaîne privée NTV, alors en opposition vive au président Vladimir Poutine, qui était passée sous la houlette du géant gazier Gazprom, au terme d'une procédure judiciaire très controversée que le Kremlin avait été accusé d'avoir inspirée.

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